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| Les poèmes à partager | |
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+7Justine chambre 22 Vio Saxo roro okapysan7 douce teigneuse 11 participants | |
Auteur | Message |
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douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Lun 02 Déc 2013, 23:22 | |
| La plainte de Ruteboeuf (extrait)
Interprétation par Maurice des Ulis . Léo Ferré en a chanté une autre version. Les maux ne savent pas seuls venir; Tout ce m'était à advenir S'est advenu. Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés ? Je crois qu'ils sont trop clair semés; Ils ne furent pas bien fumés, (aus)Si sont fanés. De tels amis ne m'ont pas protégé, Jamais, quand Dieu m'a assailli En maint côtés, N'en vit un seul dans ma demeure, Je crois le vent les a ôtés, L'amour est morte. Ce sont amis que vent emporte Et il ventait devant ma porte, (aussi) Les emporta. Jamais nul ne me conforta Ni du sien rien ne m'apporta. Ceci m'apprend : Ce qu'aucun a, l'ami le prend; Mais c'est trop tard qu'il se repent D'avoir trop mis De son avoir pour faire amis Qu'il ne trouve entiers ni demis A son secours. Je laisserai fortune courr(ir), Et n'entendrai qu'à moi rescousse Si je puis faire.
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mar 03 Déc 2013, 09:49 | |
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Entre naître et mourir…
Entre naître et mourir, un temps pour vivre. Quelques heures, quelques saisons. De quel Poids pèseront nos jours ? Lumière et givre Brillent pour tous, et sur tous mord le gel.
Ainsi de ces insectes nommées éphémères. Quid de celui qui ne fait rien, des grands travaux De l’autre, des troupeaux de bovidés, d’Homère ?
La mer est seule à donner le niveau.
Liliane WOUTERS, État provisoire (Luneau Ascot)
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 04 Déc 2013, 07:54 | |
| L'HUMBLE FEMME QUE JE SUIS...
L'admin a écrit:
Mu,
Ne vas pas croire que j'ai effacé ton poème, je l'ai uniquement déplacé dans le post réservé uniquement au membres habitués | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 04 Déc 2013, 11:22 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 04 Déc 2013, 18:17 | |
| Décembre. (Les hôtes)
- Ouvrez, les gens, ouvrez la porte, Je frappe au seuil et à l'auvent, Ouvrez, les gens, je suis le vent, Qui s'habille de feuilles mortes.
- Entrez, monsieur, entrez, le vent, Voici pour vous la cheminée Et sa niche badigeonnée ; Entrez chez nous, monsieur le vent.
- Ouvrez, les gens, je suis la pluie, Je suis la veuve en robe grise Dont la trame s'indéfinise, Dans un brouillard couleur de suie.
- Entrez, la veuve, entrez chez nous, Entrez, la froide et la livide, Les lézardes du mur humide S'ouvrent pour vous loger chez nous.
- Levez, les gens, la barre en fer, Ouvrez, les gens, je suis la neige, Mon manteau blanc se désagrège Sur les routes du vieil hiver.
- Entrez, la neige, entrez, la dame, Avec vos pétales de lys Et semez-les par le taudis Jusque dans l'âtre où vit la flamme.
Car nous sommes les gens inquiétants Qui habitent le Nord des régions désertes, Qui vous aimons - dites, depuis quels temps ? - Pour les peines que nous avons par vous souffertes.
Émile Verhaeren. | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Lun 09 Déc 2013, 20:47 | |
| Jacques Prévert: En sortant de l'école
En sortant de l’école.
En sortant de l’école Nous avons rencontré Un grand chemin de fer Qui nous a emmenés Tout autour de la terre Dans un wagon doré. Tout autour de la terre Nous avons rencontré La mer qui se promenait Avec tous ses coquillages Ses îles parfumées Et puis ses beaux naufrages Et ses saumons fumés. Au dessus de la mer Nous avons rencontré La lune et les étoiles Sur un bâteau à voiles Partant pour le Japon. Et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main Tournant la manivelle d’un petit sous-marin Plongeant au fond des mers Pour chercher des oursins Revenant sur la terre Nous avons rencontré Sur la voie de chemin de fer Une maison qui fuyait Fuyait tout autour de la terre Fuyait tout autour de la mer Fuyait devant l’hiver Qui voulait l’attraper. Mais nous sur notre chemin de fer On s’est mis à rouler Rouler derrière l’hiver Et on l’a écrasé Et la maison s’est arrêtée Et le printemps nous a salués. C’était lui le garde-barrière Et il nous a bien remerciés Et toutes les fleurs de toute la terre Soudain se sont mises à pousser Pousser à tort et à travers Sur la voie du chemin de fer Qui ne voulait plus avancer De peur de les abîmer. Alors on est revenu à pied A pied tout autour de la terre A pied tout autour de la mer Tout autour du soleil De la lune et des étoiles A pied, à cheval, en voiture et en bateau à voiles.
Jacques Prévert.
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 11 Déc 2013, 14:13 | |
| un petit poème d'actualité !...
LETTRE POUR VOUS ENFANTS OUBLIES
L'admin a écrit:
Mu,
Ne vas pas croire que j'ai effacé ton poème, je l'ai uniquement déplacé dans le post réservé uniquement au membres habitués | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 01 Jan 2014, 18:40 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 02 Jan 2014, 18:59 | |
| Ballade des Dames du temps jadis François VILLON Recueil : "Le testament" Dites-moi où, n’en quel pays, Est Flora la belle Romaine, Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine, Echo, parlant quant bruit on mène Dessus rivière ou sur étang, Qui beauté eut trop plus qu’humaine ? Mais où sont les neiges d’antan ?
Où est la très sage Héloïs, Pour qui fut châtré et puis moine Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut cette essoine. Semblablement, où est la roine Qui commanda que Buridan Fût jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d’antan ?
La roine Blanche comme un lis Qui chantait à voix de sirène, Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz, Haramburgis qui tint le Maine, Et Jeanne, la bonne Lorraine Qu’Anglais brûlèrent à Rouen ; Où sont-ils, où, Vierge souvraine ? Mais où sont les neiges d’antan ?
Prince, n’enquerrez de semaine Où elles sont, ni de cet an, Que ce refrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d’antan ?
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 03 Jan 2014, 14:17 | |
| J'ai envoyé mon âme à travers l'invisible Pour déchifrer les mystères de l'éternité Et une nuit elle m'est revenue En me chuchotant que je suis moi-même Le ciel et l'enfer
Omar Khayyam | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 03 Jan 2014, 21:23 | |
| Le père noël Qui arrive à l'horizon S'appuyant sur un bâton? Qui arrive à l'horizon S'appuyant sur un bâton? Entre, entre, père Noël, Dans notre jolie maison, Entre, entre, père Noël, Te mettre à l'abri du gel; Et dans un petit sabot, Si tu poses un beau cadeau, Toujours nous te garderons Bien au chaud dans la maison
Inconnu | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 24 Jan 2014, 15:26 | |
| Ballade des pendus (L'Epitaphe Villon)
Frères humains qui après nous vivez N'ayez les coeurs contre nous endurciz, Car, ce pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tost de vous merciz. Vous nous voyez ci, attachés cinq, six Quant de la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéca devorée et pourrie, Et nous les os, devenons cendre et pouldre. De nostre mal personne ne s'en rie: Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n'en devez Avoir desdain, quoy que fusmes occiz Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz; Excusez nous, puis que sommes transsis, Envers le filz de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale fouldre Nous sommes mors, ame ne nous harie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
La pluye nous a débuez et lavez, Et le soleil desséchez et noirciz: Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez Et arraché la barbe et les sourciz. Jamais nul temps nous ne sommes assis; Puis ca, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charie, Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre. Ne soyez donc de nostre confrarie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie, Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie: A luy n'avons que faire ne que souldre. Hommes, icy n'a point de mocquerie; Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre
François de Montcorbier dit Villon (1431-1463) | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 24 Jan 2014, 19:15 | |
| Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Émile VERHAEREN > A la Gloire du Vent A la Gloire du Vent Émile VERHAEREN Recueil : "La Multiple Splendeur" - Toi qui t’en vas là-bas, Par toutes les routes de la terre, Homme tenace et solitaire, Vers où vas-tu, toi qui t’en vas ?
- J’aime le vent, l’air et l’espace ; Et je m’en vais sans savoir où, Avec mon coeur fervent et fou, Dans l’air qui luit et dans le vent qui passe.
- Le vent est clair dans le soleil, Le vent est frais sur les maisons, Le vent incline, avec ses bras vermeils, De l’un à l’autre bout des horizons, Les fleurs rouges et les fauves moissons.
- Le Sud, l’Ouest, l’Est, le Nord, Avec leurs paumes d’or, Avec leurs poings de glace, Se rejettent le vent qui passe.
- Voici qu’il vient des mers de Naple et de Messine Dont le geste des dieux illuminait les flots ; Il a creusé les vieux déserts où se dessinent Les blancs festons de sable autour des verts îlots. Son souffle est fatigué, son haleine timide, L’herbe se courbe à peine aux pentes du fossé ; Il a touché pourtant le front des pyramides Et le grand sphinx l’a vu passer.
- La saison change, et lentement le vent s’exhume Vêtu de pluie immense et de loques de brume.
- Voici qu’il vient vers nous des horizons blafards, Angleterre, Jersey, Bretagne, Ecosse, Irlande, Où novembre suspend les torpides guirlandes De ses astres noyés, en de pâles brouillards ; Il est parti, le vent sans joie et sans lumière : Comme un aveugle, il erre au loin sur l’océan Et, dès qu’il touche un cap ou qu’il heurte une pierre, L’abîme érige un cri géant.
- Printemps, quand tu parais sur les plaines désertes, Le vent froidit et gerce encor ta beauté verte.
- Voici qu’il vient des longs pays où luit Moscou, Où le Kremlin et ses dômes en or qui bouge Mirent et rejettent au ciel les soleils rouges ; Le vent se cabre ardent, rugueux, terrible et fou, Mord la steppe, bondit d’Ukraine en Allemagne, Roule sur la bruyère avec un bruit d’airain Et fait pleurer les légendes, sous les montagnes, De grotte en grotte, au long du Rhin.
- Le vent, le vent pendant les nuits d’hiver lucides Pâlit les cieux et les lointains comme un acide.
- Voici qu’il vient du Pôle où de hauts glaciers blancs Alignent leurs palais de gel et de silence ; Apre, tranquille et continu dans ses élans, Il aiguise les rocs comme un faisceau de lances ; Son vol gagne les Sunds et les Ourals déserts, S’attarde aux fiords des Suèdes et des Norvèges Et secoue, à travers l’immensité des mers, Toutes les plumes de la neige.
- D’où que vienne le vent, Il rapporte de ses voyages, A travers l’infini des champs et des villages, On ne sait quoi de sain, de clair et de fervent. Avec ses lèvres d’or frôlant le sol des plaines, Il a baisé la joie et la douleur humaines Partout ; Les beaux orgueils, les vieux espoirs, les désirs fous, Tout ce qui met dans l’âme une attente immortelle, Il l’attisa de ses quatre ailes ; Il porte en lui comme un grand coeur sacré Qui bat, tressaille, exulte ou pleure Et qu’il disperse, au gré des saisons et des heures, Vers les bonheurs brandis ou les deuils ignorés.
- Si j’aime, admire et chante avec folie Le vent, Et si j’en bois le vin fluide et vivant Jusqu’à la lie, C’est qu’il grandit mon être entier et c’est qu’avant De s’infiltrer, par mes poumons et par mes pores, Jusques au sang dont vit mon corps, Avec sa force rude ou sa douceur profonde, Immensément il a étreint le monde.
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| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 05 Fév 2014, 13:57 | |
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Pierre-Jean de Béranger (1780-1857).
Le coin de l'amitié.
L'Amour, l'Hymen, l'Intérêt, la Folie, Aux quatre coins se disputent nos jours. L'Amitié vient compléter la partie, Mais qu'on lui fait de mauvais tours ! Lorsqu'aux plaisirs l'âme se livre entière, Notre raison ne brille qu'à moitié, Et la Folie attaque la première Le coin de l'Amitié.
Puis vient l'Amour, joueur malin et traître, Qui de tromper éprouve le besoin. En tricherie on le dit passé maître ; Pauvre Amitié gare à ton coin ! Ce dieu jaloux, dès qu'il voit qu'on l'adore, A tout soumettre aspire sans pitié. Vous cédez tout ; il veut avoir encore Le coin de l'Amitié.
L'Hymen arrive : Oh, combien on le fête ! L'Amitié seule apprête ses atours. Mais dans les soins qu'il vient nous mettre en tête Il nous renferme pour toujours. Ce dieu, chez lui, calculant à toute heure, Y laisse enfin l'Intérêt prendre pied, Et trop souvent lui donne pour demeure Le coin de l'Amitié.
Auprès de toi nous ne craignons, ma chère, Ni l'Intérêt, ni les folles erreurs. Mais, aujourd'hui, que l'Hymen et son frère, Inspirent de crainte à nos cœurs ! Dans plus d'un coin, où de fleurs ils se parent, Pour ton bonheur qu'ils règnent de moitié ; Mais que jamais, jamais ils ne s'emparent Du coin de l'Amitié.
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 05 Fév 2014, 19:08 | |
| Que reste-t-il…
Que reste-t-il de ton passage, Ulysse ? Un vieux chant grec auquel nous avons bu. Ulysse ! J’aurais tout aussi bien pu Dire César, Hannibal. Le temps glisse Lentement sur les rails de leurs exploits, Tramway nommé non pas Désir mais Nebel. Nebel und Nacht. Quid du renom ? J’ai froid Jusque dedans ma charpente. Mon bel Oranger s’est déjà flétri. Tout passe. Tout est passé. Nous sommes encor là Comme y furent César, Ulysse et la Reine, laquelle était-ce ? Tout s’efface, (S’écoule, disait l’autre avec raison.) Et moi je dis : de ton passage, Ulysse (Ou bien Dupont), que reste-t-il ? Saisons D’antan, avec ou sans leurs neiges, lisses Les traits d’Ulysse (ou de Durand). Sappho Ne nous a laissé qu’un peu d’herbe et Jeanne Qui fut pucelle rien que cendre. Il faut Clore ici, ne plus trop penser, Liliane.
Je sais. Mais je vois que mes jours s’en vont Et que j’irai bientôt dans le cortège Des Césars, des Ulysses, des Dupont Préposés à d’antan chercher les neiges.
Liliane WOUTERS, État provisoire, (Luneau Ascot
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| | | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 14 Fév 2014, 11:09 | |
| C'est très beau ! Merci pour le cadeau Une mère , grand mère et arrière grand mère très émue | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 14 Fév 2014, 21:47 | |
| Le monde où tout étincelle, Mais où rien n'est enflammé, Pourvu que vous soyez belle, xxxxxSera charmé. Mon cœur, dans l'ombre amoureuse Où l'enivre deux beaux yeux, Pourvu que tu sois heureuse, xxxxxSera joyeux. 1er janvier 1840. Victor Hugo sur www.poesie-francaise.fr | |
| | | Grenouille
Messages : 1858 Date d'inscription : 17/04/2013
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 15 Fév 2014, 11:01 | |
| Oui, très beau poème Mumu !!! Et puis ta nouvelle photo....... Même si l'on voit que tu es encore gonflée par ton allergie, je trouve que ton oeil fermé, ça fait "coquin" ! C'est comme si tu faisais un clin d'oeil........ | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 15 Fév 2014, 17:28 | |
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Ainsi, mon cher ami, vous allez donc partir ! Adieu ; laissez les sots blâmer votre folie. Quel que soit le chemin, quel que soit l’avenir, Le seul guide en ce monde est la main d’une amie.
Vous me laissez pourtant bien seul, moi qui m’ennuie. Mais qu’importe ? L’espoir de vous voir revenir Me donnera, malgré les dégoûts de la vie, Ce courage d’enfant qui consiste à vieillir.
Quelquefois seulement, près de votre maîtresse, Souvenez-vous d’un coeur qui prouva sa noblesse Mieux que l’épervier d’or dont mon casque est armé ;
Qui vous a tout de suite et librement aimé, Dans la force et la fleur de la belle jeunesse, Et qui dort maintenant à tout jamais fermé.
Alfred de Musset
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| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 27 Fév 2014, 15:50 | |
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Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Les châtiments (1853).
Joyeuse vie. I.
Bien ! pillards, intrigants, fourbes, crétins, puissances ! Attablez-vous en hâte autour des jouissances ! Accourez ! place à tous ! Maîtres, buvez, mangez, car la vie est rapide. Tout ce peuple conquis, tout ce peuple stupide, Tout ce peuple est à vous !
Vendez l'état ! coupez les bois ! coupez les bourses ! Videz les réservoirs et tarissez les sources ! Les temps sont arrivés. Prenez le dernier sou ! prenez, gais et faciles, Aux travailleurs des champs, aux travailleurs des villes ! Prenez, riez, vivez !
Bombance ! allez ! c'est bien ! vivez ! faites ripaille ! La famille du pauvre expire sur la paille, Sans porte ni volet. Le père en frémissant va mendier dans l'ombre ; La mère n'ayant plus de pain, dénûment sombre, L'enfant n'a plus de lait.
II.
Millions ! millions ! châteaux ! liste civile ! Un jour je descendis dans les caves de Lille Je vis ce morne enfer. Des fantômes sont là sous terre dans des chambres, Blêmes, courbés, ployés ; le rachis tord leurs membres Dans son poignet de fer.
Sous ces voûtes on souffre, et l'air semble un toxique L'aveugle en tâtonnant donne à boire au phtisique L'eau coule à longs ruisseaux ; Presque enfant à vingt ans, déjà vieillard à trente, Le vivant chaque jour sent la mort pénétrante S'infiltrer dans ses os.
Jamais de feu ; la pluie inonde la lucarne ; L'œil en ces souterrains où le malheur s'acharne Sur vous, ô travailleurs, Près du rouet qui tourne et du fil qu'on dévide, Voit des larves errer dans la lueur livide Du soupirail en pleurs.
Misère ! l'homme songe en regardant la femme. Le père, autour de lui sentant l'angoisse infâme Etreindre la vertu, Voit sa fille rentrer sinistre sous la porte, Et n'ose, l'œil fixé sur le pain qu'elle apporte, Lui dire : D'où viens-tu ?
Là dort le désespoir sur son haillon sordide ; Là, l'avril de la vie, ailleurs tiède et splendide, Ressemble au sombre hiver ; La vierge, rose au jour, dans l'ombre est violette ; Là, rampent dans l'horreur la maigreur du squelette, La nudité du ver ;
Là frissonnent, plus bas que les égouts des rues, Familles de la vie et du jour disparues, Des groupes grelottants ; Là, quand j'entrai, farouche, aux méduses pareille, Une petite fille à figure vieille Me dit : J'ai dix-huit ans !
Là, n'ayant pas de lit, la mère malheureuse Met ses petits enfants dans un trou qu'elle creuse, Tremblants comme l'oiseau ; Hélas ! ces innocents aux regards de colombe Trouvent en arrivant sur la terre une tombe En place d'un berceau !
Caves de Lille ! on meurt sous vos plafonds de pierre ! J'ai vu, vu de ces yeux pleurant sous ma paupière, Râler l'aïeul flétri, La fille aux yeux hagards de ses cheveux vêtue, Et l'enfant spectre au sein de la mère statue ! Ô Dante Alighieri !
C'est de ces douleurs-là que sortent vos richesses, Princes ! ces dénûments nourrissent vos largesses, Ô vainqueurs ! conquérants ! Votre budget ruisselle et suinte à larges gouttes Des murs de ces caveaux, des pierres de ces voûtes, Du cœur de ces mourants.
Sous ce rouage affreux qu'on nomme tyrannie, Sous cette vis que meut le fisc, hideux génie, De l'aube jusqu'au soir, Sans trêve, nuit et jour, dans le siècle où nous sommes Ainsi que des raisins on écrase des hommes, Et l'or sort du pressoir.
C'est de cette détresse et de ces agonies, De cette ombre, où jamais, dans les âmes ternies, Espoir, tu ne vibras, C'est de ces bouges noirs pleins d'angoisses amères, C'est de ce sombre amas de pères et de mères Qui se tordent les bras,
Oui, c'est de ce monceau d'indigences terribles Que les lourds millions, étincelants, horribles, Semant l'or en chemin, Rampant vers les palais et les apothéoses, Sortent, monstres joyeux et couronnés de roses, Et teints de sang humain !
III.
Ô paradis ! splendeurs ! versez à boire aux maîtres ! L'orchestre rit, la fête empourpre les fenêtres, La table éclate et luit ; L'ombre est là sous leurs pieds ! les portes sont fermées La prostitution des vierges affamées Pleure dans cette nuit !
Vous tous qui partagez ces hideuses délices, Soldats payés, tribuns vendus, juges complices, Évêques effrontés, La misère frémit sous ce Louvre où vous êtes ! C'est de fièvre et de faim et de mort que sont faites Toutes vos voluptés !
À Saint-Cloud, effeuillant jasmins et marguerites, Quand s'ébat sous les fleurs l'essaim des favorites, Bras nus et gorge au vent, Dans le festin qu'égaie un lustre à mille branches, Chacune, en souriant, dans ses belles dents blanches Mange un enfant vivant !
Mais qu'importe ! riez ! Se plaindra-t-on sans cesse ? Serait-on empereur, prélat, prince et princesse, Pour ne pas s'amuser ? Ce peuple en larmes, triste, et que la faim déchire, Doit être satisfait puisqu'il vous entend rire Et qu'il vous voit danser !
Qu'importe ! Allons, emplis ton coffre, emplis ta poche. Chantez, le verre en main, Troplong, Sibour, Baroche ! Ce tableau nous manquait. Regorgez, quand la faim tient le peuple en sa serre, Et faites, au -dessus de l'immense misère, Un immense banquet !
IV.
Ils marchent sur toi, peuple ! Ô barricade sombre, Si haute hier, dressant dans les assauts sans nombre Ton front de sang lavé, Sous la roue emportée, étincelante et folle, De leur coupé joyeux qui rayonne et qui vole, Tu redeviens pavé !
À César ton argent, peuple ; à toi la famine. N'es-tu pas le chien vil qu'on bat et qui chemine Derrière son seigneur ? À lui la pourpre ; à toi la hotte et les guenilles. Peuple, à lui la beauté de ces femmes, tes filles, À toi leur déshonneur !
V.
Ah ! quelqu'un parlera. La muse, c'est l'histoire. Quelqu'un élèvera la voix dans la nuit noire. Riez, bourreaux bouffons ! Quelqu'un te vengera, pauvre France abattue, Ma mère ! et l'on verra la parole qui tue Sortir des cieux profonds !
Ces gueux, pires brigands que ceux des vieilles races, Rongeant le pauvre peuple avec leurs dents voraces, Sans pitié, sans merci, Vils, n'ayant pas de cœur, mais ayant deux visages, Disent : — Bah ! le poète ! il est dans les nuages ! — Soit. Le tonnerre aussi.
Le 19 janvier 1853.
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 12 Mar 2014, 10:24 | |
| Main dans la main vers la porte de tes rêves, Je suis ton meilleur ami, je suis ton ange gardien. Magnifique écrit ...Merci Matriache pour ce joli partage | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 12 Mar 2014, 10:27 | |
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| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 12 Mar 2014, 15:16 | |
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 12 Mar 2014, 18:48 | |
| joli poème sur l'amitié merci Matri | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 12 Mar 2014, 18:50 | |
| il y a des hommes qui savent parler aux femmes ...
LES FEMMES MURES
J’aime les femmes mûres Je les adore et les vénère Je les admire et les désire Elles connaissent leur corps, ses atours Elles connaissent les secrets de l’amour Quand elles aiment C’est pour de bon, sincèrement Sans ruse, sans faux-semblants Éperdument, intensément, follement ! J’aime les femmes mûres Elles nous viennent comme la fête Comme le fruit d’une bonne récolte Comme la fin d’une longue quête Elles s’offrent tout entières Sans limites, sans frontières Elles viennent effacer le chagrin Apaiser notre faim Comme le bon pain! J’aime les femmes mûres Elles sont succulentes, appétissantes Elles sont épanouies, aimantes Elles sont guerrières et conquérantes Aventurières et imprudentes Elles sont sages parfois démentes Ou surprenantes et émouvantes Elles sont frêles et puissantes Elles sont rebelles et consentantes! J’aime les femmes mûres Elles savent ce qu’elles veulent Elles y vont sans détour Elles ne perdent pas de temps Ou prennent tout leur temps Cela dépend de leur tempérament Cela dépend des saisons Cela dépend de l’envoûtement! J’aime les femmes mûres Elles me donnent soif, me désaltèrent Elles me donnent faim, elles me nourrissent Elles m’appauvrissent, elles m’enrichissent Elles m’avilissent, me chérissent Me font languir, me font frémir Me font pleurer, me font souffrir Elles me font vivre, me font mourir! J’aime les femmes mûres Elles se pavanent comme des reines Sans honte aucune, sans aucune gêne Elles se déhanchent et se dandinent Elles s’étalent et s’exhibent Elles s’ouvrent comme des fleurs Libèrent leur corps Ouvrent leur cœur Elles savourent leur beauté Et explosent de volupté! J’aime les femmes mûres Elles ont trimé, elles ont peiné Elles ont enduré, elles ont donné Elles ont veillé, elles ont prié Elles ont supporté, elles ont pleuré Elles ont attendu, elles ont espéré Elles ont cru à la vie Elles ont le droit d’aimer Et d’être aimées!
Mostafa HOUMIR | |
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