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| Les poèmes à partager | |
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+7Justine chambre 22 Vio Saxo roro okapysan7 douce teigneuse 11 participants | |
Auteur | Message |
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Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 13 Fév 2016, 13:42 | |
| A la France André Chénier France ! ô belle contrée, ô terre généreuse Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse, Tu ne sens point du Nord les glaçantes horreurs ; Le Midi de ses feux t’épargne les fureurs ; Tes arbres innocents n’ont point d’ombres mortelles ; Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles Ne trompent une main crédule ; ni tes bois Des tigres frémissants ne redoutent la voix ; Ni les vastes serpents ne traînent sur tes plantes En longs cercles hideux leurs écailles sonnantes. Les chênes, les sapins et les ormes épais En utiles rameaux ombragent tes sommets ; Et de Beaune et d’Aï les rives fortunées, Et la riche Aquitaine, et les hauts Pyrénées, Sous leurs bruyants pressoirs font couler en ruisseaux Des vins délicieux mûris sur leurs coteaux. La Provence odorante, et de Zéphyre aimée, Respire sur les mers une haleine embaumée, Au bord des flots couvrant, délicieux trésor, L’orange et le citron de leur tunique d’or ; Et plus loin, au penchant des collines pierreuses, Forme la grasse olive aux liqueurs savoureuses, Et ces réseaux légers, diaphanes habits, Où la fraîche grenade enferme ses rubis. Sur tes rochers touffus la chèvre se hérisse, Tes prés enflent de lait la féconde génisse, Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon, Épaissir le tissu de leur blanche toison. Dans les fertiles champs voisins de la Touraine, Dans ceux où l’Océan boit l’urne de la Seine, S’élèvent pour le frein des coursiers belliqueux. Ajoutez cet amas de fleuves tortueux : L’indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine, et la Saône, et mille autres enfin Qui nourrissent partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois et pâturages, Rampent aux pieds des murs d’opulentes cités, Sous les arches de pierre à grand bruit emportés.
Dirai-je ces travaux, source de l’abondance, Ces ports, où des deux mers l’active bienfaisance Amène les tributs du rivage lointain Que visite Phoebus le soir ou le matin ? Dirai-je ces canaux, ces montagnes percées, De bassins en bassins ces ondes amassées Pour joindre au pied des monts l’une et l’autre Téthys ? Et ces vastes chemins en tous lieux départis, Où l’étranger, à l’aise achevant son voyage, Pense au nom des Trudaine et bénit leur ouvrage ?
Ton peuple industrieux est né pour les combats. Le glaive, le mousquet n’accablent point ses bras. Il s’élance aux assauts, et son fer intrépide Chassa l’impie Anglais, usurpateur avide. Le ciel les fit humains, hospitaliers et bons, Amis des doux plaisirs, des festins, des chansons ; Mais, faibles opprimés, la tristesse inquiète Glace ces chants joyeux sur leur bouche muette, Pour les jeux, pour la danse appesantit leurs pas, Renverse devant eux les tables des repas, Flétrit de longs soucis, empreinte douloureuse, Et leur front et leur âme. Ô France ! trop heureuse, Si tu voyais tes biens, si tu profitais mieux Des dons que tu reçus de la bonté des cieux !
Vois le superbe Anglais, l’Anglais dont le courage Ne s’est soumis qu’aux lois d’un sénat libre et sage, Qui t’épie, et, dans l’Inde éclipsant ta splendeur, Sur tes fautes sans nombre élève sa grandeur. Il triomphe, il t’insulte. Oh ! combien tes collines Tressailliraient de voir réparer tes ruines, Et pour la liberté donneraient sans regrets, Et leur vin, et leur huile, et leurs belles forêts ! J’ai vu dans tes hameaux la plaintive misère, La mendicité blême et la douleur amère. Je t’ai vu dans tes biens, indigent laboureur, D’un fisc avare et dur maudissant la rigueur, Versant aux pieds des grands des larmes inutiles, Tout trempé de sueurs pour toi-même infertiles, Découragé de vivre, et plein d’un juste effroi De mettre au jour des fils malheureux comme toi.
Tu vois sous les soldats les villes gémissantes ; Corvée, impôts rongeurs, tributs, taxes pesantes, Le sel, fils de la terre, ou même l’eau des mers, Sources d’oppression et de fléaux divers ; Vingt brigands, revêtus du nom sacré de prince, S’unir à déchirer une triste province, Et courir à l’envi, de son sang altérés, Se partager entre eux ses membres déchirés. Ô sainte Égalité ! dissipe nos ténèbres, Renverse les verrous, les bastilles funèbres. Le riche indifférent, dans un char promené, De ces gouffres secrets partout environné, Rit avec les bourreaux, s’il n’est bourreau lui-même ; Près de ces noirs réduits de la misère extrême, D’une maîtresse impure achète les transports, Chante sur des tombeaux, et boit parmi des morts.
Malesherbes, Turgot, ô vous en qui la France Vit luire, hélas ! en vain sa dernière espérance, Ministres dont le coeur a connu la pitié, Ministres dont le nom ne s’est point oublié ; Ah ! si de telles mains, justement souveraines, Toujours de cet empire avaient tenu les rênes, L’équité clairvoyante aurait régné sur nous ; Le faible aurait osé respirer près de vous ; L’oppresseur, évitant d’armer d’injustes plaintes, Sinon quelque pudeur aurait eu quelques craintes ; Le délateur impie, opprimé par la faim, Serait mort dans l’opprobre, et tant d’hommes enfin, A l’insu de nos lois, à l’insu du vulgaire, Foudroyés sous les coups d’un pouvoir arbitraire, De cris non entendus, de funèbres sanglots, Ne feraient point gémir les voûtes des cachots.
Non, je ne veux plus vivre en ce séjour servile ; J’irai, j’irai bien loin me chercher un asile, Un asile à ma vie en son paisible cours, Une tombe à ma cendre à la fin de mes jours, Où d’un grand au coeur dur l’opulence homicide Du sang d’un peuple entier ne sera point avide, Et ne me dira point, avec un rire affreux, Qu’ils se plaignent sans cesse et qu’ils sont trop heureux ; Où, loin des ravisseurs, la main cultivatrice Recueillera les dons d’une terre propice ; Où mon coeur, respirant sous un ciel étranger, Ne verra plus des maux qu’il ne peut soulager ; Où mes yeux, éloignés des publiques misères, Ne verront plus partout les larmes de mes frères, Et la pâle indigence à la mourante voix, Et les crimes puissants qui font trembler les lois.
Toi donc, Équité sainte, ô toi, vierge adorée, De nos tristes climats pour longtemps ignorée, Daigne du haut des cieux goûter le libre encens D’une lyre au coeur chaste, aux transports innocents, Qui ne saura jamais, par des voeux mercenaires, Flatter à prix d’argent des faveurs arbitraires, Mais qui rendra toujours, par amour et par choix, Un noble et pur hommage aux appuis de tes lois. De voeux pour les humains tous ses chants retentissent ; La vérité l’enflamme, et ses cordes frémissent Quand l’air qui l’environne auprès d’elle a porté Le doux nom des vertus et de la liberté.
André Chénier, Hymnes et Odes | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 20 Fév 2016, 09:03 | |
| à méditer
Je me Permets De m'exprimer... c'est la clé de l'authenticité, De me tromper... c'est un signe d'humilité, De risquer... c'est un pas vers la liberté, De dire non... c'est un gage de d'affirmation, De m'isoler... c'est le seuil de l'intériorité, D'écouter... c'est l'itinéraire de la vérité, De m'interroger... c'est l'éclaircie de l'incertitude, De dire la vérité... c'est le miroir de la transparence, De m'émouvoir... c'est l'ouverture à l'émerveillement, De pleurer... c'est l'éclosion de la sensibilité, De rire... c'est l'apanage de la joie, De chanter... c'est le palliatif de la tristesse, De prier... c'est l'abreuvement à la source De pardonner... c'est l'ultime pas vers la libération, De remercier... c'est l'amorce vers la gratitude, De rêver... c'est l'ascension vers la réalisation ... (texte: andré Bissonette) | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 20 Fév 2016, 13:39 | |
| Un grand écrivain-poète est disparu.
Umberto eco, qui est décédé la nuit dernière à l'âge de 84 ans, était un des plus grands érudits, mais une érudition mise au service du divertissement et de l'humour.
« Umberto Eco était un des plus grands érudits de la planète. Il savait expliquer en trois lignes les choses les plus compliquées comme la science des signes. C'était aussi quelqu'un qui avait beaucoup d'humour, qui était au service du gai savoir », témoigne François Busnel.
Le présentateur de l'émission littéraire La Grand Librairie a rendu un vibrant hommage ce matin sur France Info à l'écrivain italien décédé cette nuit.
Regard joyeux
Busnel connaissait bien Umberto Eco pour l'avoir reçu à de nombreuses reprises. A la sortie de ses livres, mais pas uniquement. Il aimeiat le rencontrer car « Umberto Eco était quelqu'un avec qui il faisait bon parler. Il portait un regard joyeux sur le monde et cherchait un chemin et une solution dans ce monde en crise ».
Si chacun des romans de Umberto Eco est un succès, c'est évidemment le « Nom de la rose » qui a marqué les esprits. « Ce fut une déflagration. C'est un livre extrêmement érudit avec des passages en latin, mais c'est aussi un polar avec une enquête de ce Franciscain ancêtre de Sherlock Holmes. Avec ce livre Eco nous a fait découvrir un Moyen-Age rocambolesque. »
Divertir
Mais pour François Busnel, la plus grande qualité de Umberto Eco est d'avoir tout au long de sa vie de rendre « accessible ce qui était l'apanage d'une certaine élite. Son apport à l'histoire est capital. »
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Lun 22 Fév 2016, 08:48 | |
| Ce n'est pas vraiment un poème mais une magnifique maîtrise de la langue française. Quel florilège !!
UNE PERLE DE JEAN D'ORMESSON :
"Myope comme une taupe" "Rusé comme un renard" "Serrés comme des sardines"... Les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout.
La preuve:
Que vous soyez fier comme un coq Fort comme un bœuf Têtu comme un âne Malin comme un singe Ou simplement un chaud lapin Vous êtes tous, un jour ou l'autre Devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche Vous arrivez à votre premier rendez-vous Fier comme un paon Et frais comme un gardon Et là ... Pas un chat ! Vous faites le pied de grue Vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin Il y a anguille sous roche Et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard La tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon Vous l'a certifié Cette poule a du chien Une vraie panthère ! C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour Mais tout de même, elle vous traite comme un chien Vous êtes prêt à gueuler comme un putois Quand finalement la fine mouche arrive Bon, vous vous dites que dix minutes de retard Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard Sauf que la fameuse souris Malgré son cou de cygne et sa crinière de lion Est en fait aussi plate qu'une limande Myope comme une taupe Elle souffle comme un phoque Et rit comme une baleine Une vraie peau de vache, quoi ! Et vous, vous êtes fait comme un rat Vous roulez des yeux de merlan frit Vous êtes rouge comme une écrevisse Mais vous restez muet comme une carpe Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez Mais vous sautez du coq à l'âne Et finissez par noyer le poisson Vous avez le cafard L'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon) Vous finissez par prendre le taureau par les cornes Et vous inventer une fièvre de cheval Qui vous permet de filer comme un lièvre C'est pas que vous êtes une poule mouillée Vous ne voulez pas être le dindon de la farce Vous avez beau être doux comme un agneau Sous vos airs d'ours mal léché Faut pas vous prendre pour un pigeon Car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie Et puis, ç'aurait servi à quoi De se regarder comme des chiens de faïence Après tout, revenons à nos moutons Vous avez maintenant une faim de loup L'envie de dormir comme un loir Et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.
Billet d'humour de Jean D'ORMESSON !!! Bel hommage à la langue française | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Lun 22 Fév 2016, 10:21 | |
| Si tu veux nous nous aimerons
Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lèvres sans le dire Cette rose ne l'interromps Qu'à verser un silence pire
Jamais de chants ne lancent prompts Le scintillement du sourire Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lèvres sans le dire
Muet muet entre les ronds Sylphe dans la pourpre d'empire Un baiser flambant se déchire Jusqu'aux pointes des ailerons Si tu veux nous nous aimerons.
Stéphane Mallarmé | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 25 Fév 2016, 09:19 | |
| TANT QU’IL Y AURA…
Tant qu’il y aura des perles de joies enchâssées au collier des jours; Tant qu’il aura un dimanche au bout de chacune nos semaines; Tant qu’il y aura de jolis printemps et des hivers pour faire des cœurs de neige aux enfants; Tant qu’il y aura des aurores pour annoncer l’arrivée d’un nouveau matin; Tant qu’il y aura des aubades d’oiseaux et des fleurs pour enchanter et embellir nos jardins; Tant qu’il y aura du soleil après la pluie et des sourires après les larmes; Tant qu’il y aura la mer accordée avec le ciel et la nuit pour succéder au jour; Tant qu’il y aura de l’eau pure dans nos rivières et des arbres dans nos forêts; Tant qu’il y aura des étoiles scintillantes, des lunes rêveuses et des soleils éclatés; Tant qu’il y aura des chiens pour nous apprendre la fidélité et des chevaux pour nous enseigner la bonté; Tant qu’il y aura des vaches et de l’herbe verte dans les champs et dans les prés, Tant qu’il y aura des enfants pour nous empêcher de vieillir et de baisser les bras; Tant qu’il y aura des baisers aux lèvres des amants et des prières à celles des mourants; Tant qu’il y aura des amis pour nous tendre la main et partager notre route; Tant qu’Il aura du feu dans l’âtre et des odeurs de bonne cuisine dans nos maisons; Tant qu’il y aura de chaudes couvertures pour nous protéger du froid; Tant qu’il y aura des horizons et des chemins nouveaux à parcourir; Tant qu’il y aura des portes et des fenêtres à ouvrir à leur pleine grandeur; Tant qu’il y aura du bon vin dans nos verres et du pain frais sur nos tables; Tant qu’il y aura des chansons pour nous faire rêver et des musiques pour nous faire danser; Tant qu’il y aura des promesses d’amour et de bonheur dans l’air; Tant qu’il y aura du respect, de la reconnaissance et des mots gentils; Tant qu’il y aura de l’espoir, de la solidarité et de la confiance en l’autre; Tant qu’il y aura des caresses pour panser nos blessures et apaiser nos souffrances; Tant qu’il y aura des hommes et des femmes pour se tenir debout; Tant qu’il y aura des cœurs et des mains pour battre à l’unisson; Tant qu’il y aura des mots et des voix pour le dire et le chanter : LA VIE VAUDRA LA PEINE D’ÊTRE VÉCUE.
René Berthiaume
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 25 Fév 2016, 10:54 | |
| Très beau texte.
Titre : Au lion de Belfort.
Poète : François Coppée (1842-1908)
Recueil : Le cahier rouge (1892).
Si je gravais des vers sur ton socle de pierre, Certes, j'exalterais tes combats glorieux, Ô monstre colossal, qui, seul victorieux, Seul peux montrer les crocs et froncer la paupière.
Je dirais qu'on t'a vu, jusqu'à l'heure dernière, Fauve géant, qui fus digne des fiers aïeux, Rejeter loin de toi, sanglant et furieux, L'assaut des cent chacals pendus à ta crinière.
Mais. je voudrais encore ajouter : Grand lion, Symbole de colère et de rébellion, D'un moins sombre avenir tu nous es l'assurance.
Attends, sois, comme tous, patient et muet ; Mais, si la haine sainte en nous diminuait, Rugis pour rappeler son devoir à la France !
François Coppée.
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| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 09 Mar 2016, 12:21 | |
| Sans toi Gaspard-Auguste
SANS TOI (chanson pour l’en allée)
Il peut pleuvoir ou bien neiger faire beau soleil ou bien tempête Sans toi, il n’y a plus d’été Sans toi, il n’y a plus de fête
Et ma maison est sans lumière et sans saveur sont ses fruits Printemps, été, automne, hiver chaque matin est une nuit
Peu m’importe le temps Peu m’importe les gens Mon cœur aura toujours froid sans toi, sans toi, sans toi, sans toi
Je tourne en rond, je tourne à vide Je perds la tête, je perds le nord Je prends de l’âge, je prends des rides loin de tes yeux, loin de ton corps
Toutes les chansons du monde ne me parlent que de toi Mon âme est vagabonde Je n’entends plus que ta voix
Les jours s’en vont d’une aile lasse Passent les heures, passe le temps Et j’ai le cœur à marée basse quand je revois nos quarante ans
S’il faut souffrir pour te survivre verser des larmes pour m’y noyer alors je veux bien poursuivre le long chemin de notre vie
Mais mon cœur aura toujours froid sans toi, sans toi, sans toi… sans toi !
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Mer 09 Mar 2016, 14:28 | |
| Le Poète et écrivain Théophile Gautier Théophile Gautier Variations sur le Carnaval De Venise Carnaval « Venise pour le bal s'habille. De paillettes tout étoilé, Scintille, fourmille et babille Le carnaval bariolé.
Arlequin, nègre par son masque, Serpent par ses mille couleurs, Rosse d'une note fantasque Cassandre son souffre-douleurs.
Battant de l'aile avec sa manche Comme un pingouin sur un écueil, Le blanc Pierrot, par une blanche, Passe la tête et cligne l'oeil.
Le Docteur bolonais rabâche Avec la basse aux sons traînés; Polichinelle, qui se fâche, Se trouve une croche pour nez.
Heurtant Trivelin qui se mouche Avec un trille extravagant, A Colombine Scaramouche Rend son éventail ou son gant.
Sur une cadence se glisse Un domino ne laissant voir Qu'un malin regard en coulisse Aux paupières de satin noir.
Ah! fine barbe de dentelle, Que fait voler un souffle pur, Cet arpège m'a dit : C'est elle ! Malgré tes réseaux, j'en suis sûr,
Et j'ai reconnu, rose et fraîche, Sous l'affreux profil de carton, Sa lèvre au fin duvet de pêche, Et la mouche de son menton. » | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 10 Mar 2016, 07:45 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 10 Mar 2016, 12:27 | |
| A Cupidon Pierre de Ronsard Le jour pousse la nuit, Et la nuit sombre Pousse le jour qui luit D’une obscure ombre.
L’Autonne suit l’Esté, Et l’aspre rage Des vents n’a point esté Apres l’orage.
Mais la fièvre d’amours Qui me tourmente, Demeure en moy tousjours, Et ne s’alente.
Ce n’estoit pas moy, Dieu, Qu’il falloit poindre, Ta fleche en autre lieu Se devoit joindre.
Poursuy les paresseux Et les amuse, Mais non pas moy, ne ceux Qu’aime la Muse.
Helas, delivre moy De ceste dure, Qui plus rit, quand d’esmoy Voit que j’endure.
Redonne la clarté A mes tenebres, Remets en liberté Mes jours funebres.
Amour sois le support De ma pensée, Et guide à meilleur port Ma nef cassée.
Tant plus je suis criant Plus me reboute, Plus je la suis priant Et moins m’escoute.
Ne ma palle couleur D’amour blesmie N’a esmeu à douleur Mon ennemie.
Ne sonner à son huis De ma guiterre, Ny pour elle les nuis Dormir à terre.
Plus cruel n’est l’effort De l’eau mutine Qu’elle, lors que plus fort Le vent s’obstine.
Ell’ s’arme en sa beauté, Et si ne pense Voir de sa cruauté La récompense.
Monstre toy le veinqueur, Et d’elle enflame Pour exemple le coeur De telle flame,
Qui la soeur alluma Trop indiscrete, Et d’ardeur consuma La Royne en Crete.
Pierre de Ronsard, Les Odes | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 10 Mar 2016, 13:47 | |
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| | | jourapresjour
Messages : 9265 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 70 Localisation : nord
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 10 Mar 2016, 15:38 | |
| J'aime beaucoup Ronsard ! Merci ! | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 10 Mar 2016, 17:34 | |
| En voici un autre alors
PartagerPartager ImprimerOffrez à un ami Pierre de RONSARD (1524-1585)
Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie
Chanson
Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie. Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie, Hé ! bonjour ma toute belle, Ma mignardise, bonjour, Mes délices, mon amour, Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle, Mon doux plaisir, ma douce colombelle, Mon passereau, ma gente tourterelle, Bonjour, ma douce rebelle.
Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche Que j'aie vers toi le coeur plus dur que roche De t'avoir laissée, maîtresse, Pour aller suivre le Roi, Mendiant je ne sais quoi Que le vulgaire appelle une largesse ? Plutôt périsse honneur, court, et richesse, Que pour les biens jamais je te relaisse, Ma douce et belle déesse. | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 11 Mar 2016, 16:13 | |
| sublime poème ... J'aime beaucoup les classiques mais l'amoureuse des mots que je suis, aime découvrir de nouveaux poètes inconnus dont les écrits me touchent beaucoup | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 11 Mar 2016, 16:31 | |
| Quelques poèmes de Joachim du Bellay
Quand la fureur, qui bat ... ( tiré de L'Olive - 1549)
Quand la fureur, qui bat les grands coupeaux, Hors de mon coeur l'Olive arrachera, Avec le chien le loup se couchera, Fidèle garde aux timides troupeaux.
Le ciel, qui voit avec tant de flambeaux, Le violent de son cours cessera. Le feu sans chaud et sans clarté sera, Obscur le rond des deux astres plus beaux.
Tous animaux changeront de séjour L'un avec l'autre, et au plus clair du jour Ressemblera la nuit humide et sombre,
Des prés seront semblables les couleurs, La mer sans eau, et les forêts sans ombre, Et sans odeur les roses et les fleurs. | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 12 Mar 2016, 08:00 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 12 Mar 2016, 10:35 | |
| A Cupidon Pierre de Ronsard Le jour pousse la nuit, Et la nuit sombre Pousse le jour qui luit D’une obscure ombre.
L’Autonne suit l’Esté, Et l’aspre rage Des vents n’a point esté Apres l’orage.
Mais la fièvre d’amours Qui me tourmente, Demeure en moy tousjours, Et ne s’alente.
Ce n’estoit pas moy, Dieu, Qu’il falloit poindre, Ta fleche en autre lieu Se devoit joindre.
Poursuy les paresseux Et les amuse, Mais non pas moy, ne ceux Qu’aime la Muse.
Helas, delivre moy De ceste dure, Qui plus rit, quand d’esmoy Voit que j’endure.
Redonne la clarté A mes tenebres, Remets en liberté Mes jours funebres.
Amour sois le support De ma pensée, Et guide à meilleur port Ma nef cassée.
Tant plus je suis criant Plus me reboute, Plus je la suis priant Et moins m’escoute.
Ne ma palle couleur D’amour blesmie N’a esmeu à douleur Mon ennemie.
Ne sonner à son huis De ma guiterre, Ny pour elle les nuis Dormir à terre.
Plus cruel n’est l’effort De l’eau mutine Qu’elle, lors que plus fort Le vent s’obstine.
Ell’ s’arme en sa beauté, Et si ne pense Voir de sa cruauté La récompense.
Monstre toy le veinqueur, Et d’elle enflame Pour exemple le coeur De telle flame,
Qui la soeur alluma Trop indiscrete, Et d’ardeur consuma La Royne en Crete.
Pierre de Ronsard, Les Odes | |
| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 12 Mar 2016, 16:03 | |
| Nous dormirons ensemble
Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'était hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'était hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon cœur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermé sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble
Louis Aragon
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Sam 12 Mar 2016, 17:54 | |
| Chanteur poète Charleroi
Là-bas, dans un lopin de terre Mouillé par un triste canal, Je vais souvent prendre un peu d'air Quand tout le reste m'est égal
J'ai fait la belle A Marcinelle,
Dans tes faubourgs pleins de tendresse, Dans tes fossés trop déchaussés, Depuis toujours par maladresse, Les fées n'ont jamais pu danser. Châteaux de fer sur notre Terre, Couleur de rouille et de bonheur, Ma plage à moi, mon bal d'hiver Où je n'ai jamais froid au cœur.
Tu as le cœur plein de fumées, Ca fait tousser tous tes pinsons Et si tes routes sont grisées, C'est par le rire de tes chansons. Ton ciel est couleur d'églantine, Y a des épines à tes drapeaux Mais les romains de tes cantines N'ont pas de plume à leur chapeau.
Quand j'ai le cœur qui vagabonde Et que je n'ai plus de raison De bourlinguer de par le monde, J'oublie mes Berthe et mes Suzon, Je m'en reviens à tire d'aile Ecouter chanter les crapauds Et les copains en ribambelle Qui ne m'ont pas tourné le dos. | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 24 Mar 2016, 16:21 | |
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| | | douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 24 Mar 2016, 17:14 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Jeu 24 Mar 2016, 17:22 | |
| La femme adultère Federico Garcia Lorca A Lydia Cabrera y a su negrit
Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu’elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s’éteignirent les lumières Et s’allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s’ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l’empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d’arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s’enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j’ôtai mon ceinturon Quatre corsages d’affilée Ni le nard ni les escargots N’eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N’ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s’enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L’une moitié toute embrasée L’autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu’elle me disait Le clair entendement m’inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l’eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D’un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu’elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
Federico Garcia Lorca, extrait de « El Romancero Gitano » Traduction Jean Prévost | |
| | | chambre 22
Messages : 1903 Date d'inscription : 07/11/2010 Localisation :
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 25 Mar 2016, 11:26 | |
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| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Ven 25 Mar 2016, 12:35 | |
| Foin du sérieux, rions un peu.
En direct d'un Jean de la Fontaine africain.
FABLE AFRICAINE
Une fermière du Rwanda, > > > > Qui était Hutu de surcroît, > > > > Quitta sa case et sa smala > > > > Pour le marché de Kampala. > > > > Elle voulait honorer sa tribu > > > > D'un beau chapon gras et dodu...
Mais elle était peu fortunée, > > > > Et le marchand Tutsi, rusé,
Refusa de baisser le prix
Du chapon par elle choisi... > > > > > > > Me le donnerais-tu,
Dit la cliente Hutu, > > > > Contre une gâterie > > > > Sur ton beau bengali ? > > > > > > > > A voir, dit le vendeur,
De cette gâterie quelle serait la valeur ? > > > > Vaudrait-elle un chapon ? > > > > Il m'en faudrait la preuve pour de bon.
Aussitôt la bougresse s'enfouit sous le boubou, > > > > Et vite fait jaillir la sève du bambou. > > > > J'ai gagné le chapon, s'exclame l'innocente, > > > > La bouche encore pleine du produit de la vente.
Que nenni lui répond le volailler acerbe. > > > > Tout comme la figure, le chapon tu as perdu, > > > > Car comme le dit notre si beau proverbe :
"Turlute Hutu, chapon point eu". | |
| | | Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
| Sujet: Re: Les poèmes à partager Dim 15 Mai 2016, 21:19 | |
| Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.
Victor Hugo | |
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| Sujet: Re: Les poèmes à partager | |
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