Traitement de la migrainePlus de 8 français sur dix prennent un médicament sans avis médical et le mal de tête arrive en tête des symptômes qui motivent cette automédication (64 % des cas). On estime que 76,5 % des migraineux soit environ 4 millions et demi se soignent eux-mêmes.
Les moyens thérapeutiques actuellement disponibles permettent de contrôler 7 à 8 crises sur dix et de diminuer de façon significative leur fréquence chez deux sujets sur trois.
Le traitement de la migraine passe par trois étapes : - le contrôle et donc l'identification des facteurs déclenchants
- le traitement de la crise migraineuse qui permet de limiter le retentissement ponctuel d'une crise. Ce traitement fait appel aux antalgiques ou aux anti-inflammatoires non stéroïdiens mais aussi à des vasoconstricteurs (les dérivés de l'ergot de seigle, la nouvelle classe thérapeutique des triptans) s'opposant à la vasodilatation des vaisseaux méningés, responsable de la douleur migraineuse
- un traitement de fond adapté qui agit en élevant le seuil de déclenchement des crises permettant ainsi d'en diminuer la fréquence. Ce traitement de fond fait appel entre autres aux dérivés de l'ergot de seigle, aux bêta-bloquants, aux antisérotoninergiques, à certains antidépresseurs
Le traitement de la crise migraineuse
Médicaments non spécifiques : les antalgiques
- le paracétamol : il doit être utilisé en première intention car suffit à calmer une crise mineure ou débutante. A forte dose, ce médicament a une grave toxicité pour le foie.
- l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens,
- les opiacés mineurs et les associations : les principaux opiacés mineurs utilisés en France sont la codéine, le dextropropoxyphène et le tramadol,
- la noramidopyrine.
Médicaments spécifiques - les dérivés de l'ergot de seigle : l'ergot de seigle, le tartrate d'ergotamine à la posologie par voie orale de 1 à 2 mg par jour, la dihydroergotamine administrée par voie sous-cutanée, intra-musculaire, intraveineuse ou en spray nasal à la dose de 1 à 2 mg par jour au maximum.
- les triptans sont spécifiques des récepteurs vasculaires impliqués dans la crise migraineuse : le sumatriptan est disponible sous forme injectable. Des produits plus récents comme le zolmitriptan, naratriptan...soulagent en deux heures 50 à 70 % des crises migraineuses.
Médicaments adjuvants- la caféine a une efficacité antimigraineuse modeste mais démontrée,
- les tranquillisants,
- les antiémétiques.
Il faut associer au traitement de la crise migraineuse un traitement de fond pour éviter toute accoutumance obligeant le patient à augmenter et répéter les prises : un cercle vicieux qui entretient la douleur.
Le traitement de fondSon but est de réduire la fréquence et l'intensité des crises. I
Moyens non médicamenteux : acupuncture, relaxation, bio feed back...
Moyens médicamenteux - Les dérivés de l'ergot de seigle : ils luttent contre la dilatation vasculaire en cause dans la céphalée migraineuse. Le produit le plus utilisé est la dihydroergotamine aux doses orales quotidiennes de 10 mg par jour.
- Les bêta-bloquants : ils agissent sur les récepteurs vasculaires de certaines hormones comme les catécholamines. Leurs effets sont végétatifs (baisse de la fréquence cardiaque, baisse de la pression artérielle...).
Ces médicaments ont de nombreuses contre-indications et nécessitent donc un examen clinique approfondi.
- Les antisérotoninergiques : le pizotifène (famille des antidépresseurs : les tricycliques) s'utilise à la posologie habituelle chez l'adulte de 1,5 mg par jour ; l'oxétorone à la posologie chez l'adulte de 60 à 120 mg par jour.
- La flunarizine : antagoniste calcique utilisé à la posologie de 5 à 10 mg par jour.
- L'indoramine : il agit sur plusieurs médiateurs impliqués dans la crise migraineuse. Posologie usuelle : deux comprimés à 25 mg par jour.
Attention pas d'auto médication en cas de crises répétées !!!
Allez consulter !!!!!!