Le Myolastan retiré du marché à cause d’effets secondaires graves
C’est officiel, les médicaments à base de tétrazépam, dont le Myolastan, sont retirés de la vente le 8 juillet et ce, dans toute l’Union européenne. L’ANSM dénonçait depuis plusieurs mois des effets secondaires extrêmement graves.
C’est une affaire bouclée. Le Myolastan et ses génériques vont être retirés du marché, et leurs boîtes rappelées, le 8 juillet, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). La raison ? La molécule qu’ils contiennent, le tétrazépam, a été reconnue responsable de rares mais graves réactions cutanées, pouvant dans certains cas entraîner la mort. Ce retrait de médicament concerne toute l’Union européenne.
Le tétrazépam est utilisée pour traiter les contractures musculaires douloureuses en rhumatologie. On en retrouve dans le Myolastan donc, mais aussi dans le Panos Daiichi Sankyo France, Tetrazepam Arrow et Sandoz Biogaran. Pour les patients qui prenaient ces médicaments, le sevrage ne devrait pas être compliqué, le traitement étant généralement utilisé sur des périodes courtes. Néanmoins, « dans les cas exceptionnels d'utilisation au long cours, un risque de syndrome de sevrage ne peut cependant pas être exclu », précise l’Agence du médicament. Elle rappelle qu’il existe des alternatives pour soulager les personnes souffrant de contractures musculaires, notamment des traitements non médicamenteux.
Tétrazépam : 1 616 cas d’effets indésirables, 11 décès
C’est l’ANSM qui, en janvier 2013, avait alerté l’Agence européenne du médicament sur d’éventuels risques liés à la prise de Myolastan. Elle réclamait alors « la réévaluation du rapport bénéfice-risque de ce médicament et la suspension de son autorisation de mise sur le marché ». Cette recommandation avait été suivie en tous points. En avril, l’Agence européenne confirmait la suspension de la commercialisation du tétrazépam.
Le tétrazépam est commercialisé en France depuis 1969. Au cours de ces années, il a été relevé 1 616 cas d’effets indésirables, dont 11 décès, liés à la prise de cette molécule. Par ailleurs, une étude publiée en septembre 2012 dans le British Medical Journal affirme que les benzodiazépines (dont fait partie le tétrazépam) augmentent le risque de démence. Une donnée inquiétante quand on sait que certains benzodiazépines (Temesta, Xanax, Lexomil) sont largement prescrits en France… à quand une réévaluation de ces médicaments ?
Par Julie Toury