» Citations Jeu 06 Déc 2018, 18:20 par Matriarche3
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Très joli film.... mais j'avais pas de son (je suis pas sur mon pc alors j'ose pas bidouiller...).
Vous faites quoi pour Noël ?? Moi je vais faire un petit réveillon chez Christian, où on va inviter ses parents, qui sont tout seuls, un couple de voisins (s'ils sont seuls aussi, on sait pas), et puis peut-être mes enfants.... mais en fonction de leurs horaires de travail. Comme ma fille et mon gendre travaillent tous les deux dans l'hôtellerie, ..... ils travaillent à Noël. :
Pour nous à deux mais vous savez que nous aimons cela : messe avec veillée (je chante , je lis !!!!!!!!!!!!!!!!!youpy!!!!!!)Repas au coin du feu en amoureux ! Le 25 à deux aussi !!!!! La même chose pour le 31 et le jour de l'an ; on ne s'en lasse pas !!!!
Ton Noël va être super grenouillon ; je suis contente !!!
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Je ne suis peut-être pas très futée mais je n'ai jamais fait le rapprochement Yo/Douce teigneuse (Je préfère 100 fois Yo à Douce teigneuse) mais c'est personnel
Le Père Noël pensa à ces deux anges. Ils étaient dans le ciel depuis longtemps.
Une petite fille devenue pourtant grande demanda au Père Noël de voir ces anges une fois, une seule fois.
Ces anges disparus étaient son papa et son frère qui lui avait offert la poupée Princesse.
Le Père Noël jongla. Est-ce qu’elle croit vraiment au Père Noël ? La Fée des Neiges lui chuchota : « Père Noël, il ne suffit pas d’être un enfant pour croire au Père Noël, il suffit d’avoir un cœur d’enfant. » Le Père Noël lui dit : « Chère Fée des Neiges, vous comprenez tout. » Noël approchait bientôt, le Père Noël avait promis à la Fée des Neiges de réaliser le rêve de cette petite fille devenue grande.
Noël était là!
Comme une petite fille, cette grande fille déposa aux pieds de l’arbre les biscuits et le verre de lait du Père Noël et retourna dans sa chambre mais non pour dormir mais pour attendre.
L’horloge coucou sonna douze coups. Minuit! Elle descendit si vite qu’elle faillit tomber. Son cœur était chagriné, elle ne voyait rien mais tout à coup elle vit deux magnifiques photos : son papa et son grand frère.
Elle serra très fort contre son coeur les deux photos et à ce moment elle vit son papa et son grand frère tout près d’elle, elle s’approcha et elle entendit deux voix qui dirent : « N’oublie pas ma fille, n’oublie pas ma petite sœur, nous sommes les anges qui veillent sur toi maintenant et nous t’aimerons toujours. » La petite fille devenue grande se jeta dans les bras de ses deux anges… son cœur était à jamais comblé.
Le Père Noël la vit et fut heureux! Ho! Ho! Ho! Et voilà! À demain, les petits enfants! »
Matri je t'ai envoyé le lien par mail ; il te sera ainsi plus facile de le transférer à tes filles !!!!
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mar 06 Déc 2011, 22:19
Je te remercie pour l'adresse, j'en ai fais profiter mes filles
bebitte
Messages : 2065 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 56 Localisation : Québec
Sujet: Noël 2011 !!!!!!!!!!!!!! Mer 07 Déc 2011, 14:03
Et bien ... Il n'y pas de neige au Québec donc on dirait que je n'embarque pas dans le temps des fêtes !!!
Mais ça va arriver ... LE 24 mes filles jouent dans la crèche vivante à l'église ... Le 25 c'est avec la belle-famille ...
Pour ma famille à moi, et bien, rien ne s'organise !!!!! Et je tiens ma résolution jusqu'à la fin .. Je ne reçois pas et de toute façon même si je voudrais, je suis trop fatiguée !!!!! Si ils ne sont pas capables de comprendre, et bien tant pis pour eux ...
Moi, je crois au Père Noël ... Quand je vois mes enfants développés leurs cadeaux et être heureux parce qu'il a amené tout ce qui était sur la liste !!!
Bises bébitte
douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mer 07 Déc 2011, 18:30
Dernière nouvelle !!! Donc le 24 pas de changement et .........le 25 une de mes petites filles et son compagnon réunissent leurs deux familles chez eux ; nous avons dit "oui" !!!!!!!(mon fils et ma belle fille ne suivent pas car ....le papa de ma bru (oui, ça se dit !!!)lui manque en ce premier Noël sans lui !) Puis les 26 et 27 ma fille et mon gendre vont s'occuper de notre santé (ostéo , acupuncture etc .......) Super !!!!!!!!!
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mer 07 Déc 2011, 20:40
Citation :
ma bru
chez nous aussi cela se dit, je n'ai pas eu de bru puisque je n'avais pas de fils, par contre j'ai eu quatre gendres.
Je commence à avoir peur car on annonce de la neige dans les prochains jours et mon voyage à Arlon sera bien hasardeux.
Le train, pourquoi pas mais je ne sais plus monter dans un train et s'il neige ? A moins que le père Noël me prête son traîneau.
douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
Sujet: Conte de Noël Dim 11 Déc 2011, 17:32
La petite fille aux allumettes Conte d'Andersen
Il faisait effroyablement froid; il neigeait depuis le matin; il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue: elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles; l'autre avait été entièrement écrasée.
Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.
Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières: de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir: c'était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.
Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait. L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.
Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise: elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien: la flamme s'éteint.
L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle: l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles: il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une trainée de feu. «Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.
- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.
Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu. Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
- Quelle sottise ! dit un sans-coeur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 18:36
Quelle idée qu'un conte Noël, voici le mien enfin celui d'Alphonse Daudet.
Conte de Noël Les trois messes basses Alphonse Daudet Conte de Noël traditionnel
—Deux dindes truffées, Garrigou?... —Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J'en sais quelque chose, puisque c'est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant, tellement elle était tendue... —Jésus-Maria! moi qui aime tant les truffes!... Donne-moi vite mon surplis, Garrigou... Et avec les dindes, qu'est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine?... —Oh! toutes sortes de bonnes choses... Depuis midi nous n'avons fait que plumer des faisans, des huppes, des gelinottes, des coqs de bruyère. La plume en volait partout... Puis de l'étang on a apporté des anguilles, des carpes dorées, des truites, des... —Grosses comment, les truites, Garrigou? —Grosses comme ça, mon révérend... Énormes!... —Oh! Dieu! il me semble que je les vois... As-tu mis le vin dans les burettes? —Oui, mon révérend, j'ai mis le vin dans les burettes... Mais dame! il ne vaut pas celui que vous boirez tout à l'heure en sortant de la messe de minuit. Si vous voyiez cela dans la salle à manger du château, toutes ces carafes qui flambent pleines de vins de toutes les couleurs... Et la vaisselle d'argent, les surtouts ciselés, les fleurs, les candélabres!... Jamais il ne se sera vu un réveillon pareil. Monsieur le marquis a invité tous les seigneurs du voisinage. Vous serez au moins quarante à table, sans compter le bailli ni le tabellion... Ah! vous êtes bien heureux d'en être, mon révérend!... Rien que d'avoir flairé ces belles dindes, l'odeur des truffes me suit partout... Meuh!... —Allons, allons, mon enfant. Gardons-nous du péché de gourmandise, surtout la nuit de la Nativité... Va bien vite allumer les cierges et sonner le premier coup de la messe; car voilà que minuit est proche, et il ne faut pas nous mettre en retard... Cette conversation se tenait une nuit de Noël de l'an de grâce mil six cent et tant, entre le révérend dom Balaguère, ancien prieur des Barnabites, présentement chapelain gagé des sires de Trinquelage, et son petit clerc Garrigou, ou du moins ce qu'il croyait être le petit clerc Garrigou, car vous saurez que le diable, ce soir-là, avait pris la face ronde et les traits indécis du jeune sacristain pour mieux induire le révérend père en tentation et lui faire commettre un épouvantable péché de gourmandise. Donc, pendant que le soi-disant Garrigou (hum! hum!) faisait à tour de bras carillonner les cloches de la chapelle seigneuriale. Le révérend achevait de revêtir sa chasuble dans la petite sacristie du château; et, l'esprit déjà troublé par toutes ces descriptions gastronomiques, il se répétait à lui-même en s'habillant: —Des dindes rôties... des carpes dorées... des truites grosses comme ça!... Dehors, le vent de la nuit soufflait en éparpillant la musique des cloches, et, à mesure, des lumières apparaissaient dans l'ombre aux flancs du mont Ventoux, en haut duquel s'élevaient les vieilles tours de Trinquelage. C'étaient des familles de métayers qui venaient entendre la messe de minuit au château. Ils grimpaient la côte en chantant par groupes de cinq ou six, le père en avant, la lanterne en main, les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s'abritaient. Malgré l'heure et le froid, tout ce brave peuple marchait allègrement, soutenu par l'idée qu'au sortir de la messe il y aurait, comme tous les ans, table mise pour eux en bas dans les cuisines. De temps en temps, sur la rude montée, le carrosse d'un seigneur précédé de porteurs de torches, faisait miroiter ses glaces au clair de lune, ou bien une mule trottait en agitant ses sonnailles, et à la lueur des falots enveloppés de brume, les métayers reconnaissaient leur bailli et le saluaient au passage: —Bonsoir, bonsoir, maître Arnoton! —Bonsoir, bonsoir, mes enfants! La nuit était claire, les étoiles avivées de froid; la bise piquait, et un fin grésil, glissant sur les vêtements sans les mouiller, gardait fidèlement la tradition des Noëls blancs de neige. Tout en haut de la côte, le château apparaissait comme le but, avec sa masse énorme de tours, de pignons, le clocher de sa chapelle montant dans le ciel bleu noir, et une foule de petites lumières qui clignotaient, allaient, venaient, s'agitaient à toutes les fenêtres, et ressemblaient, sur le fond sombre du bâtiment, aux étincelles courant dans des cendres de papier brûlé... Passé le pont-levis et la poterne, il fallait, pour se rendre à la chapelle, traverser la première cour, pleine de carrosses, de valets, de chaises à porteurs, toute claire du feu des torches et de la flambée des cuisines. On entendait le tintement des tournebroches, le fracas des casseroles, le choc des cristaux et de l'argenterie remués dans les apprêts d'un repas; par là-dessus, une vapeur tiède, qui sentait bon les chairs rôties et les herbes fortes des sauces compliquées, faisait dire aux métayers comme au chapelain, comme au bailli, comme à tout le monde: —Quel bon réveillon nous allons faire après la messe!
Conte de Noël Les trois messes basses Partie 2
Drelindin din!... Drelindin din!... C'est la messe de minuit qui commence. Dans la chapelle du château, une cathédrale en miniature, aux arceaux entrecroisés, aux boiseries de chêne, montant jusqu'à hauteur des murs, les tapisseries ont été tendues, tous les cierges allumés. Et que de monde! Et que de toilettes! Voici d'abord, assis dans les stalles sculptées qui entourent le choeur, le sire de Trinquelage, en habit de taffetas saumon, et près de lui tous les nobles seigneurs invités. En face, sur des prie-Dieu garnis de velours, ont pris place la vieille marquise douairière dans sa robe de brocart couleur de feu et la jeune dame de Trinquelage, coiffée d'une haute tour de dentelle gaufrée à la dernière mode de la cour de France. Plus bas on voit, vêtus de noir avec de vastes perruques en pointe et des visages rasés, le bailli Thomas Arnoton et le tabellion maître Ambroy, deux notes graves parmi les soies voyantes et les damas brochés. Puis viennent les gras majordomes, les pages, les piqueurs, les intendants, dame Barbe, toutes ses clefs pendues sur le côté à un clavier d'argent fin. Au fond, sur les bancs, c'est le bas office, les servantes, les métayers avec leurs familles; et enfin, là-bas, tout contre la porte qu'ils entr'ouvrent et referment discrètement, messieurs les marmitons qui viennent entre deux sauces prendre un petit air de messe et apporter une odeur de réveillon dans l'église toute en fête et tiède de tant de cierges allumés. Est-ce la vue de ces petites barrettes blanches qui donne des distractions à l'officiant? Ne serait-ce pas plutôt la sonnette de Garrigou, cette enragée petite sonnette qui s'agite au pied de l'autel avec une précipitation infernale et semble dire tout le temps: —Dépêchons-nous, dépêchons-nous... Plus tôt nous aurons fini, plus tôt nous serons à table. Le fait est que chaque fois qu'elle tinte, cette sonnette du diable, le chapelain oublie sa messe et ne pense plus qu'au réveillon. Il se figure les cuisiniers en rumeur, les fourneaux où brûle un feu de forge, la buée qui monte des couvercles entr'ouverts, et dans cette buée deux dindes magnifiques, bourrées, tendues, marbrées de truffes... Ou bien encore il voit passer des files de pages portant des plats enveloppés de vapeurs tentantes, et avec eux il entre dans la grande salle déjà prête pour le festin. O délices! voilà l'immense table toute chargée et flamboyante, les paons habillés de leurs plumes, les faisans écartant leurs ailes mordorées, les flacons couleur de rubis, les pyramides de fruits éclatants parmi les branches vertes, et ces merveilleux poissons dont parlait Garrigou (ah! bien oui, Garrigou!) étalés sur un lit de fenouil, l'écaille nacrée comme s'ils sortaient de l'eau, avec un bouquet d'herbes odorantes dans leurs narines de monstres. Si vive est la vision de ces merveilles, qu'il semble à dom Balaguère que tous ces plats mirifiques sont servis devant lui sur les broderies de la nappe d'autel, et deux ou trois fois, au lieu de Dominus vobiscum! il se surprend à dire le Benedicite. A part ces légères méprises, le digne homme débite son office très consciencieusement, sans passer une ligne, sans omettre une génuflexion; et tout marche assez bien jusqu'à la fin de la première messe; car vous savez que le jour de Noël le même officiant doit célébrer trois messes consécutives. —Et d'une! se dit le chapelain avec un soupir de soulagement; puis, sans perdre une minute, il fait signe à son clerc ou celui qu'il croit être son clerc, et... Drelindin din!... Drelindin din! C'est la seconde messe qui commence, et avec elle commence aussi le péché de dom Balaguère. —Vite, vite, dépêchons-nous, lui crie de sa petite voix aigrelette la sonnette de Garrigou, et cette fois le malheureux officiant, tout abandonné au démon de gourmandise, se rue sur le missel et dévore les pages avec l'avidité de son appétit en surexcitation. Frénétiquement il se baisse, se relève, esquisse les signes de croix, les génuflexions, raccourcit tous ses gestes pour avoir plus tôt fini. A peine s'il étend ses bras à l'Évangile, s'il frappe sa poitrine au Confiteor. Entre le clerc et lui c'est à qui bredouillera le plus vite. Versets et répons se précipitent, se bousculent. Les mots à moitié prononcés, sans ouvrir la bouche, ce qui prendrait trop de temps, s'achèvent en murmures incompréhensibles. Oremus ps... ps... ps... Mea culpa...pa...pa... Pareils à des vendangeurs pressés foulant le raisin de la cuve, tous deux barbotent dans le latin de la messe, en envoyant des éclaboussures de tous les côtés. Dom... scum!... dit Balaguère. ... Stutuo!... répond Garrigou; et tout le temps la damnée petite sonnette est là qui tinte à leurs oreilles, comme ces grelots qu'on met aux chevaux de poste pour les faire galoper à la grande vitesse. Pensez que de ce train-là une messe basse est vite expédiée. —Et de deux! dit le chapelain tout essoufflé; puis sans prendre le temps de respirer, rouge, suant, il dégringole les marches de l'autel et... Drelindin din!... Drelindin din!... C'est la troisième messe qui commence. Il n'y a plus que quelques pas à faire pour arriver à la salle à manger; mais, hélas! à mesure que le réveillon approche, l'infortuné Balaguère se sent pris d'une folie d'impatience et de gourmandise. Sa vision s'accentue, les carpes dorées, les dindes rôties, sont là, là... Il les touche;... il les... Oh! Dieu!... Les plats fument, les vins embaument; et secouant son grelot enragé, la petite sonnette lui crie: —Vite, vite, encore plus vite!... Mais comment pourrait-il aller plus vite? Ses lèvres remuent à peine. Il ne prononce plus les mots... A moins de tricher tout à fait le bon Dieu et de lui escamoter sa messe... Et c'est ce qu'il fait, le malheureux!... De tentation en tentation il commence par sauter un verset, puis deux. Puis l'épître est trop longue, il ne la finit pas, effleure l'évangile, passe devant le Credo sans entrer, saute le Pater, salue de loin la préface, et par bonds et par élans se précipite ainsi dans la damnation éternelle, toujours suivi de l'infâme Garrigou (vade rétro, Satanas!) qui le seconde avec une merveilleuse entente, lui relève sa chasuble, tourne les feuillets deux par deux, bouscule les pupitres, renverse les burettes, et sans cesse secoue la petite sonnette de plus en plus fort, de plus en plus vite. Il faut voir la figure effarée que font tous les assistants! Obligés de suivre à la mimique du prêtre cette messe dont ils n'entendent pas un mot, les uns se lèvent quand les autres s'agenouillent, s'asseyent quand les autres sont debout; et toutes les phases de ce singulier office se confondent sur les bancs dans une foule d'attitudes diverses. L'étoile de Noël en route dans les chemins du ciel, là-bas, vers la petite étable, pâlit d'épouvanté en voyant cette confusion... —L'abbé va trop vite... On ne peut pas suivre, murmure la vieille douairière en agitant sa coiffe avec égarement. Maître Arnoton, ses grandes lunettes d'acier sur le nez, cherche dans son paroissien où diantre on peut bien en être. Mais au fond, tous ces braves gens, qui eux aussi pensent à réveillonner, ne sont pas fâchés que la messe aille ce train de poste; et quand dom Balaguère, la figure rayonnante, se tourne vers l'assistance en criant de toutes ses forces: Ite, missa est, il n'y a qu'une voix dans la chapelle pour lui répondre un Deo gratias si joyeux, si entraînant, qu'on se croirait déjà à table au premier toast du réveillon.
Conte de Noël Les trois messes bassesPartie 3
Cinq minutes après, la foule des seigneurs s'asseyait dans la grande salle, le chapelain au milieu d'eux. Le château, illuminé de haut en bas, retentissait de chants, de cris, de rires, de rumeurs; et le vénérable dom Balaguère plantait sa fourchette dans une aile de gelinotte, noyant le remords de son péché sous des flots de vin du pape et de bons jus de viandes. Tant il but et mangea, le pauvre saint homme, qu'il mourut dans la nuit d'une terrible attaque, sans avoir eu seulement le temps de se repentir; puis, au matin, il arriva dans le ciel encore tout en rumeur des fêtes de la nuit, et je vous laisse à penser comme il y fut reçu. —Retire-toi de mes yeux, mauvais chrétien! lui dit le souverain Juge, notre maître à tous. Ta faute est assez grande pour effacer toute une vie de vertu... Ah! tu m'as volé une messe de nuit... Eh bien! tu m'en payeras trois cents en place, et tu n'entreras en paradis que quand tu auras célébré dans ta propre chapelle ces trois cents messes de Noël en présence de tous ceux qui ont péché par ta faute et avec toi... ...Et voilà la vraie légende de dom Balaguère comme on la raconte au pays des olives. Aujourd'hui le château de Trinquelage n'existe plus, mais la chapelle se tient encore droite tout en haut du mont Ventoux, dans un bouquet de chênes verts. Le vent fait battre sa porte disjointe, l'herbe encombre le seuil; il y a des nids aux angles de l'autel et dans l'embrasure des hautes croisées dont les vitraux coloriés ont disparu depuis longtemps. Cependant il paraît que tous les ans, à Noël, une lumière surnaturelle erre parmi ces ruines, et qu'en allant aux messes et aux réveillons, les paysans aperçoivent ce spectre de chapelle éclairé de cierges invisibles qui brûlent au grand air, même sous la neige et le vent. Vous en rirez si vous voulez, mais un vigneron de l'endroit, nommé Garrigue, sans doute un descendant de Garrigou, m'a affirmé qu'un soir de Noël, se trouvant un peu en ribote, il s'était perdu dans la montagne du côté de Trinquelage; et voici ce qu'il avait vu... Jusqu'à onze heures, rien. Tout était silencieux, éteint, inanimé. Soudain, vers minuit, un carillon sonna tout en haut du clocher, un vieux, vieux carillon qui avait l'air d'être à dix lieues. Bientôt, dans le chemin qui monte, Garrigue vit trembler des feux, s'agiter des ombres indécises. Sous le porche de la chapelle, on marchait, on chuchotait: —Bonsoir, maître Arnoton! —Bonsoir, bonsoir, mes enfants!... Quand tout le monde fut entré, mon vigneron, qui était très brave, s'approcha doucement, et regardant par la porte cassée eut un singulier spectacle. Tous ces gens qu'il avait vus passer étaient rangés autour du choeur, dans la nef en ruine, comme si les anciens bancs existaient encore. De belles dames en brocart avec des coiffes de dentelle, des seigneurs chamarrés du haut en bas, des paysans en jaquettes fleuries ainsi qu'en avaient nos grands-pères, tous l'air vieux, fané, poussiéreux, fatigué. De temps en temps, des oiseaux de nuit, hôtes habituels de la chapelle, réveillés par toutes ces lumières, venaient rôder autour des cierges dont la flamme montait droite et vague comme si elle avait brûlé derrière une gaze; et ce qui amusait beaucoup Garrigue, c'était un certain personnage à grandes lunettes d'acier, qui secouait à chaque instant sa haute perruque noire sur laquelle un de ces oiseaux se tenait droit tout empêtré en battant silencieusement des ailes... Dans le fond, un petit vieillard de taille enfantine, à genoux au milieu du choeur, agitait désespérément une sonnette sans grelot et sans voix, pendant qu'un prêtre, habillé de vieil or, allait, venait devant l'autel en récitant des oraisons dont on n'entendait pas un mot... Bien sûr c'était dom Balaguère, en train de dire sa troisième messe basse.
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 18:39
J'ai oublié de signer
douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 19:05
douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 19:25
Chanson pour les enfants l'hiver
Dans la nuit de l'hiver Galope un grand homme blanc C'est un bonhomme de neige Avec une pipe en bois, Un grand bonhomme de neige Poursuivi par le froid. Il arrive au village. Voyant de la lumière Le voilà rassuré. Dans une petite maison Il entre sans frapper ; Et pour se réchauffer, S'assoit sur le poêle rouge, Et d'un coup disparaît. Ne laissant que sa pipe Au milieu d'une flaque d'eau, Ne laissant que sa pipe, Et puis son vieux chapeau.
Jacques Prévert
Blue-eyes
Messages : 4990 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 65 Localisation : Picardie-Nord Pas de Calais
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 20:13
Matri, j'ai commencé à lire ton histoire de Noël, 1 page, c'est très long, et sur l'ordi, je ne peux pas me concentrer, il y a toujours du passage ici, j'essaierai d'y revenir.. merci
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 20:36
Pour faire suite à ton regret de n'avoir pu lire la prose d'Alphone Daudet, j'ai préparé un mail à ton intention mais je n'ai pas ton adresse.
Blue-eyes
Messages : 4990 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 65 Localisation : Picardie-Nord Pas de Calais
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 20:42
Si tu l'as Matri, parfois tu m'écris bon je t'envoie un mot par mail
douce teigneuse Admin
Messages : 19842 Date d'inscription : 28/10/2010
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 22:54
Blue-eyes
Messages : 4990 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 65 Localisation : Picardie-Nord Pas de Calais
Sujet: Re: Noël 2011!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Dim 11 Déc 2011, 23:30
Sapin et décorations extérieures installées. Déco intérieur : j'ai fait plus simple, beaucoup moins que d'habitude, même le sapin, j'aurais aimé changer, comme certaines le font, changer de couleur, mais restriction, pas possible d'acheter des décos cette année, juste une boule transparente ouverte avec un ange à l'intérieur qui m'a bien plus dans un magasin il y a un moment. Reste la petite crèche à descendre du grenier.
Matriarche3
Messages : 8740 Date d'inscription : 29/10/2010 Age : 90 Localisation : Belgique, province de Namur, Mariembourg