Décès de la romancière britannique P.D. James à 94 ans
La doyenne du roman policier britannique, P.D. James est décédée jeudi à l'âge de 94 ans, léguant à l'histoire une oeuvre riche de vingt romans et un personnage, Adam Dalgliesh, l'inspecteur-poète de Scotland Yard.
"C'est avec une grande tristesse que la famille de P.D. James annonce qu'elle est morte paisiblement à son domicile à Oxford dans la matinée du 27 novembre 2014, à l'âge de 94 ans", a annoncé sa maison d'édition Faber&Faber en début d'après-midi.
Les hommages ont aussitôt afflué, du monde littéraire et d'ailleurs, à l'image de ce tweet du Premier ministre David Cameron célébrant une auteure qui aura "enchanté et inspiré des générations de lecteurs".
"RIP PD James et merci pour m'avoir encouragé quand j'ai commencé", a réagi des Etats-Unis la grande prêtresse du roman policier américain, Patricia Cornwell.
Née le 3 août 1920 à Oxford, Phyllis Dorothy James, a quitté l'école à l'âge de 16 ans. Elle a travaillé ensuite pendant trente ans dans la fonction publique, d'abord dans le service public de la santé, le NHS, puis après la mort de son mari, au ministère de l'Intérieur, dans les départements crime et police.
Elle a beaucoup puisé dans ces expériences pour nourrir son oeuvre, même si elle a toujours regretté d'avoir attendu d'avoir quarante ans avant d'écrire son premier roman.
Publié en 1962, "A visage couvert" rencontre rapidement un succès d'estime, mais ce n'est qu'à partir de son huitième roman, "La Meurtrière", en 1980, qu'elle accède à une popularité internationale. "Le lundi, la semaine commençait comme d'habitude. Le vendredi j'étais millionnaire", dira-t-elle.
Dès lors, son succès ne s'est plus jamais démenti jusqu'à son dernier livre, "La mort s'invite à Pemberley", sorti en 2011.
Adaptée à la télévision, traduite dans de nombreuses langues, la reine du crime planchait sur un nouveau roman, comme elle l'a confié à la BBC l'automne dernier.
Lauréate de nombreux prix dans plusieurs pays, elle a été distinguée par la reine d'Angleterre en 1983 et a reçu le titre de baronne en 1991.
Tout au long de sa vie, elle s'est opposée à l'idée selon laquelle le roman policier serait un genre mineur. Grâce à une écriture élégante et raffinée, un vocabulaire choisi et des intrigues particulièrement bien documentées, elle s'est attachée à prendre ses distances avec la littérature de gare.
Ce qui ne l'empêchait pas d'utiliser un style direct et une narration parfois moins consensuelle que celle de ses pairs, Arthur Conan Doyle ou Agatha Christie, avec des meurtres souvent brutaux et des méchants pas toujours punis.