Patrouille de France fête 60 ans d'expertise aériennele Samedi 25 Mai 2013 à 09:20 Par Romain Fonsegrives La Patrouille de France, en formation (très) serrée, lors d'une parade à Malte en 2010. © Reuters - Darrin Zammit Lupi
L'unité d'élite célèbre ses 60 ans d'existence ce samedi et dimanche à Salon-de-Provence. Les pilotes réalisent deux journées de démonstrations aériennes pour mettre en avant le savoir-faire transmis d'homme à homme depuis des décennies au sein de la patrouille acrobatique de France. Comme d'habitude, le spectacle devrait être réglé au millimètre. Virevolter à plus de 800 km/h, maintenir leurs ailes à moins de deux mètres les unes des autres, libérer le panache bleu, blanc, rouge en pleine acrobatie : la Patrouille de France, c'est la promesse d'un spectacle bluffant, où rien n'est laissé au hasard.
La célébration des 60 ans de l'unité ce week-end devrait encore en faire la démonstration. Les huit Alpha Jet de la patrouille acrobatique de France (la PAF pour les initiés) doivent voler en formation serrée avant de se séparer pour la fameuse phase de voltige synchronisée. Ils dessineront un 60 dans les airs pour le public présent sur la base 701 de Salon-de-Provence.
La patrouille, ambassadrice de l'aéronautique française à l'étranger, représente la fine fleur de l'Armée de l'air. En vol, chaque pilote tient la vie de ses équipiers entre ses mains. Ancien de la PAF, Antoine Hauser insiste sur la nécessité de "
repousser les limites".
Exemple : "
On nous demande de faire quelque chose qui est interdit quand on est pilote de chasse, à savoir passer sur le dos à 30 m du sol pour croiser un autre avion et passer sur le ventre en même temps et effectuer un croisement réussi", raconte le militaire.
De pilote de chasse, chaque nouvel entrant doit devenir virtuose. Mais "l
'apprentissage est progressif et maîtrisé", assure Antoine Hauser.
Un savoir-faire transmis d'homme à hommeLa patrouille remanie son ballet aérien complètement tous les trois ans. Une contrainte qui nécessite plus qu'un très haut niveau technique. Chaque année, les trois nouveaux entrants sont avant tout sélectionnés pour
"leur volontarisme, leur motivation et leurs qualités humaines", explique le lieutenant-colonel Bruno Bézier, directeur des équipes de présentation de l'Armée de l'air.
L'expertise se perpétue par oral et grâce à la vidéo. Le savoir-faire se transmet d'homme à homme depuis 60 ans. "
On rencontre des gens capables de faire des choses extraordinaires avec leur 'manche à balai'", confie Daniel Manzo, recordman de longévité de la patrouille moderne, à laquelle il a appartenu de 1987 à 1993.
"
Chaque équipe essaie de mettre sa 'patte', tout en gardant un profond respect pour les anciens. Certains ont donné leur vie", poursuit Virginie Guyot, seule femme à avoir intégré la patrouille - et à l'avoir dirigé. Le dernier accident mortel au sein de la PAF remonte à 2002, lors d'un entraînement.