La dernière séance ........

À 68 ans, Eddy Mitchell sort un nouvel album, « Come Back », et s’offre l’Olympia, avant une tournée. Sa der des ders, a-t-il annoncé

« La photo sur le mot fin peut faire sourire ou pleurer » : une petite phrase extraite de La Dernière Séance, l’une des chansons les plus célèbres d’Eddy Mitchell. Une petite phrase fredonnée l’air de rien, chaque soir, jusqu’au 6 novembre, sur la scène de l’Olympia, avant de s’en aller pour une ultime tournée jusqu’au prochain printemps. Une petite phrase accompagnée, comme tant d’autres, par la salle, émue d’applaudir une dernière fois celui dont les refrains emplissent l’air du temps depuis un demi-siècle, et qui a déclaré qu’en effet, ce serait sa dernière séance.

« Je n’ai pas envie d’arriver avec une canne. Une question de politesse envers le public », avait-il expliqué, dès la fin 2009, pour justifier sa décision. Et pour que ce soit bien clair, il le répète, avec sa fantaisie coutumière, dans Come Back, la chanson titre de son dernier album, qu’il sert en unique rappel à son public, au bout de deux heures et une trentaine de succès revisités (seulement quatre nouveaux morceaux, qu’il interprète avec un plaisir évident) : « Cinquante ans de chansons derrière moi (…) Je ne vous ferai pas le coup du come-back, des adieux des regrets ».

Faire sourire ou pleurer. Bien sûr, la voix n’est plus la même que par le passé. Et certains standards incontournables, comme Toujours un coin qui me rappelle, ont vu leur ligne mélodique modifiée pour coller aux capacités vocales actuelles du chanteur. Mais vu qu’il a lui-même relevé ce manque, qu’il justifie par ce déficit son choix de s’arrêter, la salle pardonne sans peine.

Pour le reste, l’artiste de 68 ans, qui préfère dire qu’il est dans sa 69e année, choisit clairement la joie des adieux. Monsieur Eddy s’amuse sur scène, cabotine, exécute des pas de danse ou se parodie lui-même, à l’époque où sa Dernière Séance faisait les belles soirées de FR3. Vingt ans déjà.

Gentleman crooner
Car ce dernier show possède aussi le doux parfum de la nostalgie, et nous entraîne du Golf Drouot à Rio Grande, de la route de Memphis au Cimetière des éléphants. On retrouve le mouflet de la Place des fêtes qui se souvient qu’il « allait voir Luis Mariano dans le chanteur de Mexico » (dans Nashville ou Belleville) avec son père.

Et l’adolescent de 14 ans, en rupture scolaire, connaissant la zone et la rue, mais des rêves plein la tête, qui dit à sa mère : « J’te promets, je gagnerai plein d’argent » (dans M’man)… Tous ces coins de mémoire mélodieuse qui nous rappellent Eddy Mitchell, mais aussi Pierre Papadiamandis, son compositeur fidèle et complice depuis quarante-cinq ans, à qui il rend un émouvant hommage scénique avant d’entamer leur premier succès partagé, J’ai oublié de l’oublier, en 1966.

Dès l’ouverture du grand rideau rouge, la scène en parure noire – qui changera de couleur tout au long du spectacle par de très beaux effets de lumière – offre un coup de rétro dans nos mémoires. Cinq musiciens à la mise élégante et au gilet zébré lancent les premiers accords d’un rock and roll digne du Golf Drouot.

Puis apparaît le chanteur. Tranquille, en costume noir, chemise blanche, col ouvert et chaîne de gousset apparente. Collier de barbe plus sel que poivre. Gentleman crooner. Il saisit le pied de micro, entame d’emblée C’est un rocker, histoire de rappeler qui il n’a jamais cessé d’être…

Cartes postales sonores du passé
Pas anodine, l’entrée en matière se fait avec ce tube sorti en 1974, qui marque la renaissance artistique du chanteur. À l’époque, Eddy Mitchell, malgré l’enchaînement des albums, connaît un long passage à vide de huit années, durant lesquelles il empile les bides, les verres vides et le vague à l’âme. Plein d’orgueil, il s’envole pour Nashville, et s’en remet au génial arrangeur et multi-instrumentiste Charlie McCoy.

Douze titres sont enregistrés en une journée, en direct. Parmi eux, A crédit et en stéréo. Et C’est un rocker. Suivront trois albums et une multitude d’autres hits originaux (La Fille du motel, La Dernière Séance) ou adaptés de standards américains (Sur la route de Memphis, Pas de boogie-woogie…), tous enregistrés sous la direction artistique de maître McCoy. Suivra aussi, en mai 1975, son premier Olympia triomphal. « D’anthologie », disent même ceux qui y étaient.

Trente-cinq ans plus tard, la plupart de ces titres retrouvent la scène du boulevard des Capucines, parmi d’autres cartes postales sonores du passé : un « medley » des Chaussettes noires (Tu parles trop, Daniela, Be bop a Lula). Deux évocations du camarade Gainsbourg : le très beau Au bar du Lutetia, et Vieille canaille, entamé en duo au début des années 1980.

Sur la scène de l’Olympia, ce morceau est l’occasion de l’entrée en scène d’un big band qui donne à la seconde partie du spectacle une teinte rhythm’n’blues cuivré. Et à Eddy Mitchell une épaisseur plus crooner que jamais. Jusqu’au salut final avant que le rideau rouge se referme, et l’album des souvenirs avec lui. Main sur la tempe, façon « Lonesome singer ». Tout Eddy. Tout est dit.

Jean-Yves DANA
(1) À l’Olympia jusqu’au 6 novembre. Tournée en novembre : le 9 à Orléans, le 10 à Clermont-Ferrand, le 11 à Roanne, le 12 à Saint-Étienne, le 16 à Bruxelles, le 17 à Lille, le 18 à Amiens, le 19 à Rouen, le 20 à Caen, le 23 à Limoges, le 24 à Angoulême, le 25 à Bordeaux, le 26 à Toulouse, le 27 à Pau, le 30 à Rennes

hier soir, j'ai regardé la 2 avec Albert Dupontel. Je n'aime pas trop cet acteur d'habitude, mais j'ai été très touchée par ce film, j'ai pleuré, et même ce matin, quand j'ai raconté l'histoire à mon mari, j'ai repleuré, (la honte), c'est la première fois que ça me fait ça.
pourtant j'en ai vu des films tristes, mais là, je sais pas c'est peut être la réalisation, la musique, mais surtout l'interprétation de Dupontel. et de la troupe.
franchement, ouahhh

C'est que tu avais besoin de pleurer !
Et que justement tu es tombée sur le bon film !

euh pleurer c'est pas trop mon truc, mais bon...
tu dois avoir raison.. :arrow:

Ce n'est pas mon truc non plus et pourtant je pleure assez vite !
Aujourd'hui je ris tout le temps ! Mais ça doit être la morphine !!!