douce teigneuse Admin
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| Sujet: Régine Deforges, l'auteur de «La Bicyclette bleue», est morte Jeu 03 Avr 2014, 23:09 | |
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L'écrivain et éditrice sulfureuse Régine Deforges est morte jeudi à l'âge de 78 ans à l'hôpital parisien Cochin des suites d'une crise cardiaque, a indiqué sa famille. Auteur d'une quarantaine de livres dont plusieurs textes érotiques, elle plaidait pour que les femmes vivent librement leur sexualité.
La plus célèbre rousse de l'édition française - chevelure flamboyante et peau très claire - s'était rendue célèbre avec sa saga «La Bicyclette bleue», entamée en 1983 et dont le dixième et dernier volume est paru en 2007.
«C'est un cycle qui se termine, une partie de ma vie est derrière moi. J'ai su très vite que j'arrêterais cette histoire avec la mort du Che. Ça me semblait logique. Pour moi, sa mort correspond à la fin de l'utopie. Et puis les personnages avaient vieilli. Moi aussi, peut-être. Ils auraient pu vieillir bien plus», déclarait-elle au «Parisien» lors de la sortie du dernier tome. «Je pensais écrire un volume, l'histoire d'une famille française de 1939 jusqu'en 1945. Et au bout de 500 pages, j'étais encore en 1942. Alors j'ai continué. Nul ne pouvait imaginer que j'aurais le souffle de raconter la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie, la révolution cubaine...», avait-elle poursuivi.
. Jérôme Garcin sur Régine Deforges : «Une femme de lettres qui a osé être elle-même»
Elle a vendu plus de dix millions d'exemplaires de cette série historique, largement traduite, portée par une documentation sans faille et une écriture claire, qui parle à tous. Un film en a été tiré, avec Laetitia Casta.
«J'ai connu trop de succès à répétition, qui vont des livres pour enfants au point de croix, en passant par les anthologies érotiques. Les critiques ne savent pas dans quel tiroir me ranger, on parle de moi comme d'un phénomène mais jamais de mon travail, ce qui me navre», disait cette romancière délurée, fataliste et piquante, provocatrice et calme, collectionneuse d'objets religieux et de tapisseries rares.
Chroniqueuse à l'«Humanité»
Née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne, elle s'était inspirée de son adolescence pour raconter, dans «Le cahier volé» (1978), une histoire vraie: celle d'une jeune fille, ressemblant à s'y méprendre à Régine - violemment exclue de ce village pour avoir confié à son journal intime l'attrait que lui inspirait une camarade de son âge. «Cela a renforcé ce côté sauvage que j'avais déjà», a-t-elle dit.
Elle a longtemps été libraire avant de créer, aux côtés de Jean-Jacques Pauvert, une maison d'édition, «L'Or du temps», à la fin des années 60. De nombreux ouvrages édités (comme «Le Con d'Irène» de Louis Aragon) ont fait l'objet d'interdictions diverses et de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs. Régine Deforges, qui a longtemps tenu une chronique à «L'Humanité», a été présidente de la Société des gens de lettres, membre du jury du prix Femina dont elle a démissionné en 2006, en solidarité avec Madeleine Chapsal qui venait d'être exclue.
Elle était l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz, petit-fils de François Mauriac. On lui doit des titres comme «O m'a dit» (entretiens avec l'auteur de d'«Histoire d'O»), «Blanche et Lucie» (ses deux grand-mères), «Le Cahier volé», «Les Contes pervers» (dont elle tirera un film qu'elle-même réalisera), «Révolte des nonnes» (adapté au petit écran sous le titre «L'Enfant des Loups» en 1991), «Pour l'amour de Marie Salat», «Lola et quelques autres», «Journal d'un éditeur», «L'Orage» ou «La Hire, ou la colère de Jeanne». Cette mère de trois enfants avait aussi signé des livres pour enfants et un recueil de recettes de cuisine.
En 2013, elle avait signé ses mémoires, «L'enfant du 15 août».
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