L’été, les Français prennent le temps de se cultiverPendant la longue pause estivale, qui commence véritablement ce week-end, de nombreux Français font le choix de consacrer leur temps de vacances à des pratiques culturelles
Les grandes vacances, cette « fête du moi » comme les appelle le sociologue Bertrand Réau dans un ouvrage récent (1), ne sont plus forcément synonymes aujourd’hui de voyages et de séjours en club. Si elles permettent toujours d’affirmer les écarts qui se manifestent le reste du temps dans les styles de vie, la bonne manière de les remplir, elle, évolue petit à petit.
À 40 % (d’après l’Insee), les Français en congé pendant l’été ne partent pas. Par contrainte économique : période de crise oblige, le « budget vacances » est en baisse chaque été, à 561 € en moyenne par ménage cette année contre 585 € l’an passé, selon Opinionway.
Mais aussi, sans doute, par souci de qualité. Mieux vaut bouger moins loin et moins longtemps, plutôt dans la famille ou chez des amis (pour 54 % de ceux qui décident de changer d’air), et consacrer son argent à d’autres activités en restant à la maison.
« Rattrapage » culturelAinsi, le temps libre estival se trouve souvent consacré au « rattrapage » culturel. Même si les dépenses de loisirs ont tendance à légèrement régresser depuis une décennie (9,1 % de la dépense de consommation des ménages, selon l’Insee), du moins la fréquentation des espaces destinés à la culture reste-t-elle relativement stable, malgré la crise.
Rester chez soi et fréquenter, plus qu’à l’accoutumée, des lieux culturels – musées et lieux d’exposition, cinémas, espaces de spectacles vivants – est devenu une manière assumée, que l’on affiche même, de bien remplir son été lorsqu’on habite en ville, alors qu’il y a encore une décennie, un tel choix révélait une incapacité à prendre le large.
Ainsi les Franciliens plébiscitent-ils désormais des manifestations gratuites comme « Cinéma en plein air », à
La Villette, dont l’édition 2011 débute le 19 juillet (sur le thème de la rue), ou Paris Jazz Festival qui se déroule chaque week-end jusqu’à fin juillet au Parc floral (
au bois de Vincennes), où seule est payante l’entrée du site (5 € pour les adultes).
Idem, le festival
Paris Quartier d’été, dont la 22e édition se déroule en différents lieux de la capitale jusqu’au 9 août prochain, est emblématique d’une offre créée récemment, afin d’offrir des spectacles de danse, de musique ou de théâtre aux vacanciers restés chez eux.
On peut en dire autant des
Nuits de Fourvière, un rendez-vous lyonnais qui a attiré plus de 121 000 spectateurs l’an passé, dont la programmation court jusqu’à fin juillet.
10 000 manifestations entre juin et octobre ! Même chez les plus aisés, on n’hésite pas non plus à choisir aujourd’hui sa destination en fonction d’une programmation culturelle correspondant à ses envies. Et il n’y a que l’embarras du choix. L’édition 2011 du Guide des festivals et expositions, édité comme chaque année par le ministère de la culture, compte 640 pages et recense plus de 10 000 manifestations entre juin et octobre !
Rien que pour ce week-end, citons, entre autres, la Provence pour les férus de théâtre (à
Avignon) ou d’art lyrique (
à Aix-en-Provence). Ailleurs en France pour ceux qui recherchent d’autres émotions musicales : le jazz sur la Côte d’Azur, à
Juan-les-Pins (où le festival vient de démarrer, dans la foulée de celui de
Nice), la chanson et les musiques actuelles à
La Rochelle (où les Francofolies s’achèvent ce week-end), le rock en Bretagne, à
Carhaix (où la 20e édition des Vieilles Charrues, là aussi, bat son plein jusqu’à dimanche) ou en Savoie, à
Aix-les-Bains (idem, ce week-end, pour la 10e édition de Musilac), les musiques du monde à
Arles (
Les Suds, toujours ce week-end !), parallèlement aux Rencontres photographiques, etc.
Signe des temps,
Les Suds proposent même au public de participer, avec des stages d’initiation à la danse (flamenco, tango, salsa, sévillanes, danses africaines, soufies…) ou au chant.
18 millions de personnes impliquées dans une associationDans cette offre pléthorique, il y a en effet celles et ceux qui viennent écouter, voir et partager. Il y a aussi les dizaines de milliers de personnes, étudiants, retraités mais aussi actifs en vacances, qui consacrent leurs congés annuels à donner vie aux événements culturels en qualité de bénévoles.
Le creuset est immense : selon une étude de 2007 (2), la France compterait près de 18 millions de personnes se déclarant impliquées bénévolement dans une association.
Dans ce nombre, qui représente près d’un million d’emplois à temps plein, 15 % des bénévoles s’impliqueraient dans des associations culturelles, qui elles-mêmes représentent 23 % de l’ensemble des associations (juste derrière les associations sportives). Leur impact sur la société est difficile à évaluer, mais il est clair que sans eux, pas de festivals.
(1) Les Français et les Vacances , mai 2011, CNRS éditions, 236 p., 19 €.
(2) Le Paysage associatif français, mesures et évolutions , par Viviane Tchernonog, Juris-Service, Dalloz.
JEAN-YVES DANA
Des idées :Des fouilles archéologiques pour « se vider la tête »
Un stage avec une compagnie théâtrale pour se frotter à un grand texte
Stages de peinture , de sculpture, de poterie , de photographie , d'écriture , de cuisine etc ..............................
Mon préféré , et il se passe très bien : de farniente
Je suis très douée!!!!