Suite de l'article !!"C'est une erreur médicale particulièrement grave", a affirmé le directeur général du CHR Michel Calmon. Lors d'un point de presse à Saint-Denis, il a annoncé la "suspension immédiate de toute activité" du chirurgien en cause.
La victime, un homme de 71 ans, avait été opérée le 14 février dans le service d'urologie pour une néphrectomie (ablation d'un rein malade).
Le chirurgien a fait une "erreur de côté" en prélevant le rein gauche, parfaitement sain, au lieu du rein droit malade, s'étant trompé dans les notes qu'il avait établies pour l'intervention, selon la direction.
"La palpation aurait pu permettre de corriger le tir lors de l'intervention. Malheureusement cela n'a pas été le cas. Quand le chirurgien a eu connaissance de l'erreur, il était trop tard pour réimplanter le rein", a expliqué le docteur Tawfiq Henni, président de la Commission médicale d'établissement.
Cette commission a conclu que "le lien direct avec l'erreur relève d'une cause individuelle mise sur le compte de la fatigue et de l'inattention" du chirurgien, a-t-il ajouté.
Le 22 février, la direction de l'hôpital, accompagnée du chirurgien fautif, a informé le malade et sa famille de la bavure et des excuses leur ont été présentées. Une indemnisation leur a en outre été proposée par une société d'assurances.
"Il leur appartient désormais de choisir entre cette indemnisation et une procédure contentieuse. Il ne s'agit nullement d'une manoeuvre pour éviter un procès", a déclaré le directeur du CHR. Les chirurgiens vont "essayer de sauver le rein malade" pour éviter que le patient soit dialysé, a-t-il précisé.
Le chirurgien en cause "reconnaît l'erreur" et "est très perturbé", selon l'hôpital. Il va demander au ministère de la Santé une nouvelle affectation.
"Il est hors de question qu'il puisse continuer à exercer au CHR", a indiqué la direction de l'hôpital.
Le praticien, disposant d'une vingtaine d'années d'expérience, avait été recruté en mai 2007. Sa titularisation avait été refusée à l'unanimité par les instances du CHR à la suite de plusieurs manquements, mais "cet avis n'a pas été suivi par le ministère de la Santé, qui avait jugé les motivations insuffisantes", a précisé la direction, ajoutant qu'"après sa titularisation, il était impossible de lui interdire l'exercice médical".
Les contrôles au sein du CHR avaient déjà été renforcés l'an dernier après le décès de deux malades lors d'une greffe de rein. L'enquête avait permis d'établir plusieurs dysfonctionnements mais "pas de faute médicale", selon la direction. Depuis ces événements, les transplantations rénales demeurent toutefois suspendues à La Réunion.
Pour le "débat" !!!!!