Régimes : quand Interpol s'inquiète d'un produit clandestin
Les alertes concernant les produits censés favoriser la perte de poids sont nombreuses, mais la plupart sont plus des alertes concernant des arnaques que de véritables alertes sanitaires. Mais cette fois c'est du sérieux. Tellement sérieux que la police internationale Interpol s'est saisie de l'affaire et met en garde contre le DNP qui aurait causé un décès au Royaume-Uni.
Le 2,4-dinitrophénol responsable d'un décès
Derrière le terme barbare et scientifique de 2,4-dinitrophénol (appelé plus communément DNP) se cache un produit bien connu des autorités de santé : un agent qui a été retiré de la vente en 1930. Utilisé pour aider les régimes en stimulant le métabolisme, il avait à l'époque causé plusieurs décès entraînant une action de la part des autorités.
Il semblerait qu'il soit de retour : selon Interpol le DNP, vendu naturellement dans les circuits clandestins et probablement sur Internet, aurait causé le décès d'une jeune femme au Royaume-Uni. Un Français serait également tombé malade après avoir pris cette substance. Un fait assez inquiétant pour qu'une "notice orange" soit émise par la police internationale et diffusée dans les 190 pays membres d'Interpol.
Des laboratoires clandestins
La nouvelle version de ce DNP est produite dans des laboratoires clandestins et vendue en dehors des circuits contrôlés.
Cela pose deux problèmes : outre la question de la légalité, les laboratoires clandestins font l'impasse sur les règles sanitaires et d'hygiène auxquelles sont soumis les laboratoires pharmaceutiques. Pire : les "laborantins" de ces laboratoires clandestins n'auraient pas les connaissances nécessaires pour préparer ce type de produits ce qui risque fortement d'entraîner des overdoses.
Des médicaments interdits dans les compléments minceur "naturels"
Des médicaments dangereux à la place des plantes
Les compléments minceurs naturels nous promettent deux choses : mincir et ne rien absorber de dangereux et de chimique. Ils sont supposés être à base de plantes diverses dont les vertus thérapeutiques et amincissantes sont plus ou moins prouvées. Et c'est le cas... si on les achète en pharmacie. Car sur Internet on est loin du naturel.
C'est une étude du professeur Myriam Malet-Martino et de son équipe de l'Université Paul-Sabatier à Toulouse qui le dévoile. 60 Millions de consommateurs lance donc l'alerte : sur 150 compléments alimentaires étudiés et achetés sur Internet pas moins de 44% présentaient des produits chimiques.
Pire : ces produits chimiques, la sibutramine et la phénolphtaléine, sont dangereuses pour la santé et interdits en France.
Des accidents survenus après la prise de ces médicaments
En France, où la vente de médicaments et compléments alimentaires en ligne n'est pas encore très développée, aucun cas d'accident n'a été recensé. Mais ce n'est pas le cas partout dans le monde.
Selon le Pr. Malet-Martino, plusieurs cas d'accident ont été notifiés aux autorités allemandes et singapouriennes... et ces accidents sont dus à une concentration trop élevée de ces molécules dangereuses, concentration pouvant aller jusqu'à deux fois la dose thérapeutique fixée en France avant leur interdiction.